La lutte contre le phénomène des chiens errants en milieux rural et urbain, le traitement anthelminthique périodique des animaux domestiques, ainsi qu'une bonne hygiène de l'environnement, pourraient-ils contribuer à la protection de la population contre les maladies infectieuses ou parasitaires, se transmettant des animaux à l'homme ? Au-delà de l'élevage, les risques de maladies appelées zoonoses proviennent des abattoirs, du commerce de bestiaux et autres foyers. Réunis jeudi passé à la salle Sara, à Boussouf, pour débattre des risques sanitaires de la profession de vétérinaire, au cours d'une étude organisée par l'association des vétérinaires praticiens privés de Constantine, des vétérinaires, des médecins du travail et des responsables de la Chambre de l'agriculture, ont mis l'accent sur le fait que la rage chez les chiens et chez les bovins de race locale demeure plus ou moins un danger auquel est exposée la population, non sans assurer que de réels progrès ont été enregistrés dans le cadre de la lutte contre cette maladie. Pas moins de 30 000 têtes bovines, âgés de plus de six mois, constituant 75% du cheptel, ont été vaccinées durant l'année 2007. La campagne de vaccination des animaux, qui vient d'être entamée pour s'étaler, comme chaque année, sur les mois de mars, avril et mai, est l'un des moyens de lutte pour diminuer l'impact de la rage sur la santé publique. En ce sens, les participants ont estimé que les opérations d'abattage des chiens enragés, effectuées par les services communaux, demeurent un moyen de prévention contre cette dangereuse maladie, sans pour autant l'éradiquer définitivement. Un autre facteur important est à l'origine de la recrudescence de cette pathologie, affirment ces mêmes participants, à savoir celui du déplacement vers l'Algérie de certains animaux porteurs de cette maladie de pays voisins, comme la Tunisie. En référence au bulletin sanitaire vétérinaire de 2006, « la situation sanitaire en matière de rage continue à évoluer de manière enzootique ». Concernant la répartition de cette maladie par espèces, signalons que « l'espèce canine reste la plus touchée, représentant 50% de la totalité des cas, suivi par l'espèce bovine avec un taux de 21% ». Dans ce même registre, Abdessamed Zeghnouf, président de l'association organisatrice, a assuré que près de 60 vétérinaires privés participent à la campagne de vaccination. Toutefois, un problème de taille se pose, dira notre interlocuteur, en l'occurrence l'incapacité à vacciner le cheptel de certains éleveurs, lequel se disperse, essentiellement dans les communes de Zighoud Youcef et Benbadis. Une autre difficulté soulevée lors de cette journée est celle de savoir si la vaccination immédiate d'une personne ayant été mordue par un chien est vitale ou non. Certains médecins affirment que la vaccination est systématique, même si les résultats, après la mise en observation du chien, durant 5 jours, ne sont toujours pas contestés ou confirmés. D'autres par contre estiment qu'il faut attendre les résultats avant de procéder à la vaccinothérapie. Par ailleurs, les vétérinaires privés se disent préoccupés par la recrudescence de trois types de zoonoses, à savoir la rage, la tuberculose et l'hydatidose (kyste hydatique). A titre d'exemple, rien que pour l'année 2006, la tuberculination pratiquée sur 131 299 têtes bovines a permis de déceler 334 cas de tuberculose.