Sétif a célébré la journée mondiale du théâtre avec un programme conséquent. La collaboration entre l'APC, la direction de la culture et la coopérative théâtrale Selsabil a permis de réunir les 26 et 27 mars, pour une Fordja ou Gaâda quelque 35 invités du monde du théâtre algérien, avec à leur tête Sid Ahmed Aggoumi « pour corriger l'indélicatesse commise lors de la remise du Fennec d'or », selon un organisateur de la manifestation sétifienne. Les projections de deux films documentaires biographiques, réalisés par Boualem Kamel, ont « permis » aux martyrs du 4e art, Azzedine Medjoubi et Abdelkader Alloula, victimes de la bêtise humaine, de revenir parmi les vivants. La scène de la maison de la culture Houari Boumediène a accueilli l'avant-première de deux pièces. Mercredi, Le dinosaure, une adaptation de Le roi se meurt de Ionesco (l'adaptation, de l'avis de beaucoup de gens du théâtre, n'était pas à la hauteur de l'original) a été joué par les acteurs de la coopérative Masrah Sétif. Il est à signaler qu'avec El Djiffa, cette troupe avait raflé de nombreux prix à l'étranger. Le « dinosaure » est l'histoire de deux harraga qui font la rencontre de leur roi sénile et déchu, mais s'accrochant à son trône. Jeudi, la pièce Le mamelouk, écrite par Djamel Abid et mise en scène par Toufik Mezaâche, a été présentée au public, venu nombreux pour la circonstance, comme la veille d'ailleurs. Le sujet récurrent des luttes intestines au sein des cercles du pouvoir était également présent à cette soirée. Un mamelouk devient roi et se retrouve servi par ses anciens compagnons qui l'avaient trahi. L'on notera une certaine impression de travail bâclé et inachevé dans les deux œuvres, lesquelles font partie des nouvelles productions subventionnées par la direction de la culture. La cérémonie s'achèvera par une remise de cadeaux. Tout le monde y aura droit, les responsables de la culture, les acteurs, les invités et les organisateurs de la manifestation. Beaucoup parmi les personnes présentes déploreront l'absence de quelques figures bien connues du théâtre sétifien, en l'occurrence les anciens (qui ont joué les pièces de Hassen Belkhired et côtoyé Ahmed Benmaiza), et les actuels, qui continuent de s'investir dans l'art de la scène. L'on relèvera un vrai moment d'émotion dans cette soirée, lors des retrouvailles entre l'acteur Sid Ahmed Agoumi et son partenaire Nori « Camacho » dans le film Kahla ou Beïda, tourné il y a 28 ans dans la capitale des Hauts-Plateaux.