Paradoxale ! Alors que 42 pièces sont en chantier dont une dizaine a vu le jour récemment, à l'image de Le fleuve détourné de Hamida Aït El Hadj, La langue des mères de Sonia, La grotte éclatée d'Ahmed Ben Aïssa, etc… rien n'a été à l'affiche, mardi dernier, au Théâtre national algérien. Aucune pièce, ni aucun spectacle n'a été à l'affiche ce mardi 27 mars, une date qui coïncide avec la Journée mondiale du théâtre. Pourtant, l'événement d'“Alger, capitale de la culture arabe 2007” était présenté comme une aubaine pour les créateurs de tous bords qui ont réussi chacun dans son domaine artistique de dénicher un budget pour monter un projet qui lui tient à cœur. Bizarrement, “ Alger, capitale de la culture arabe 2007 ” nous fait rappeler, “L'année de l'Algérie en France, 2003 ” un autre rendez-vous où il y avait, certes, du pain sur la planche, sans pour autant que quoi que ce soit n'arrive jusqu'au public. Les pièces de théâtre se montaient au TNA, et nous avions juste le temps d'assister à une générale ou à une conférence de presse, avant que l'œuvre ne s'envole pour les villes françaises. Cette année, ce n'est pas dans la maison du théâtre, (TNA) que le quatrième art est célébré. Le TNA qui est censé produire, diffuser et archiver les œuvres, a fermé ses portes le 27 mars dernier. Ce sont les théâtres régionaux, à l'image de celui de Tlemcen, qui ont fêté avec des menus cinématographiques, - encore une bizarrerie- des affiches et autres spectacles, la Journée mondiale du théâtre. Les acteurs de l'univers théâtral se sont toujours plaints du manque d'investissement dans ce domaine précis, et ont souvent reproché aux pouvoirs publics de ne pas assez débourser pour les planches. Un discours rabâché à longueur d'année, mais qui, aujourd'hui, ne tient pas trop la route, puisque des pièces encore fraîches existent, sans pour autant qu'elles ne soient vues par un public qui a fini, avec le temps, par bouder les théâtres. Comment peut-on imaginer une maison du théâtre (TNA), refaite à neuf, à coup de milliards de centimes, et subventionnée par l'Etat, fermée le jour même de la célébration de la Journée mondiale du théâtre ? Ailleurs, sous d'autres cieux, la famille du théâtre se réunit, explore des chantiers, montre des œuvres, discourt autour du 4e art qui ne cesse d'évoluer, alors qu'ici on a fini par cloisonner portes et fenêtres d'un théâtre qui ne veut plus se relever des affres de la mauvaise foi. Pourtant les structures culturelles sont à cheval sur les journées commémoratives, censeés donner à certains l'illusion que les choses continuent de tourner à plein régime. Il n'en est rien, notre théâtre ne peut relever la tête tant que des âmes le regardent comme un univers plein d'enjeux. Historique de la Journée mondiale du théâtre C'est à Vienne en 1961 au cours du 9e Congrès mondial de l'Institut international du théâtre que sur la proposition de Arvi Kivimaa, faite au nom du Centre finlandais, a été fixée une Journée mondiale du théâtre. Depuis 1962, chaque année, le 27 mars (date de l'ouverture de la saison 1962 du Théâtre des nations à Paris) la Journée mondiale du théâtre est célébrée par les Centres nationaux de l'IIT qui existent actuellement dans une centaine de pays du monde ainsi que par d'autres membres de la communauté théâtrale internationale. Créé en 1948, à l'initiative de l'UNESCO et de personnalités renommées dans le domaine du théâtre, l'Institut international du théâtre est la plus importante organisation internationale non-gouvernementale dans le domaine des arts de la scène ayant des relations formelles (relations de consultation et d'association) auprès de l'UNESCO. L'IIT cherche “à encourager les échanges internationaux dans le domaine de la connaissance et de la pratique des Arts de la Scène, stimuler la création et élargir la coopération entre les gens de théâtre, sensibiliser l'opinion publique à la prise en considération de la création artistique dans le domaine du Développement, approfondir la compréhension mutuelle afin de participer au renforcement de la Paix et de l'Amitié entre les peuples, s'associer à la défense des idéaux et des buts définis par l'UNESCO.”