Résidents et commerçants déversent à longueur de journée, sans emballages, cartons, abats de volailles et ordures ménagères. Les promoteurs du programme « Oran, ville propre » ont toutes les peines du monde à lancer des opérations d'éradication des 56 points noirs recensés dans les terrains vagues des 12 secteurs urbains de la commune d'Oran, pour donner un peu plus de fraîcheur à cette ville qui croule sous le poids de la démographie croissante et de tous les autres problèmes qui en découlent, notamment celui de l'hygiène et de la salubrité publique. En effet, il suffit de faire un tour au cœur de la ville, du côté du marché Michelet, pour être édifié de la situation qui prévaut dans un environnement repoussant, avec cette mauvaise image qui colle à tort ou à raison à cette mégapole, capitale régionale et ville méditerranéenne de renom. Sur une rue, à l'entrée sud de ce marché qui dispose de commerces de fruits et légumes, de boucheries, de poissonneries et d'un centre commercial au sous-sol, le spectacle est ahurissant avec cette montagne de détritus, ferrailles et autres objets usagers. Tous les riverains y jettent des quantités impressionnantes d'ordures. Résidents et commerçants déversent à longueur de journée, sans emballages, cartons, abats de volailles et ordures ménagères. Il est vrai que la nouvelle APC s'est donnée comme programme de travail trois axes prioritaires qu'il faut mettre en pratique au lendemain de l'installation des délégués et commissions, pour remettre de l'ordre dans les divisions techniques afin de maîtriser les secteurs de l'hygiène et de l'assainissement, de la voirie et de l'éclairage, voués à des disfonctionnements qui rendent leur intervention sur le terrain sans résultats. Une journée d'études, organisée récemment avec le concours de la direction de la Santé publique et de la population, pour faire un constat de la situation, a mis à nu les risques épidémiologiques qu'engendrent les carences des services de la collectivité et le non respect des règles de civisme d'une frange d'habitants qui rende obsolète le travail quotidien des agents communaux chargés de maintenir une cité décemment propre. Risques épidémiologiques Pour parer au plus urgent, une action spontanée a été lancée pour éradiquer 56 points noirs recensés sur les terrains vagues des douze secteurs urbains et dont le coup d'envoi a été donné au début du mois de mars à Sidi El-Houari et à Sidi Bachir (ex-Plateau St Michel). Cette opération a mobilisé, quatre jours durant, les agents et engins du service de nettoiement, les citoyens bénévoles des comités de quartiers ainsi que les élus et cadres des services techniques de l'APC. Elle se poursuivra dans les autres cités, selon le programme élaboré par le délégué de la DHA et vice-président de l'APC, Dr Bereksi Reguig Kamel, initiateur de ces projets qu'il veut inscrire dans la durée en faisant participer tous les Oranais pour répondre à l'appel « Oran, ville propre ». Tous les moyens d'information seront mobilisés pour sensibiliser les citoyens à adopter ces bons réflexes citadins, pour d'abord respecter les horaires de passage des camions de la collecte des ordures ménagères. Le secteur éducatif sera également mis à contribution pour apprendre aux jeunes écoliers les règles élémentaires de civisme et à protéger l'environnement. De son côté, un comité de l'exécutif communal s'attache à une profonde réorganisation de la division de l'hygiène et de l'assainissement pour renforcer son parc et surtout remettre à l'ordre du jour tout son fonctionnement et son potentiel humain et matériel. Par ailleurs, le maire, M. Saddek Benkada, a décidé de sortir de nuit avec les travailleurs chargés de la collecte pour être plus au fait de tous ces disfonctionnements qui font qu'Oran ne veut pas se débarrasser de cette image surfaite et peu flatteuse d'une ville joyeuse et sale à la fois. Il est vrai que les scandales à répétition qui se terminent dans les bureaux des magistrats, comme l'affaire récente de l'état civil, celle aussi des camions bennes-tasseuses de la DHA et toutes les autres rumeurs, entretiennent un climat peu enclin à la sérénité dans le travail quotidien d'un belle ville de Sidi El-Houari, qui a fait le pari de reconquérir sa place de cité à l'hospitalité légendaire, offrant à ses habitants et à ses visiteurs un cadre de vie incomparable.