Les bénéficiaires, qui ont pris possession de leurs clés au mois de septembre 2007, après plus de cinq années d'attente, ont aussitôt déchanté, et leur joie a fait place au doute et à la colère. Une partie du balcon, au 10e étage de la tour D4 de la cité AADL de Boulkeroua s'est écroulée, ne faisant, heureusement, pas de victimes, car en vérité, les « victimes » sont les 208 bénéficiaires d'une cité, qui a été réceptionnée pourtant il y a juste…7 mois ! La « malédiction » qui a frappé l'unique et insignifiant programme AADL de Skikda, dès son lancement, ne s'est donc pas dissipée. Bien au contraire, elle semble durer. Les bénéficiaires, qui ont pris possession de leurs clés au mois de septembre 2007, après plus de cinq années d'attente, ont aussitôt déchanté, et leur joie a fait place au doute et à la colère. Et tout comme la couleur rose trompeuse des façades, qui étrangement vire aujourd'hui au blanc, les immeubles et les commodités de la cité ont fini par montrer leurs lacunes. Ce n'est désormais plus un « casse-tête chinois », mais bel et bien un jeu des sept erreurs dans une toute petite cité qui ne devait pas compter autant de déficiences. A ce propos, voilà un petit exemple : des fils électriques dénudés ont été installés dans un appartement, sans qu'il ait été pris la précaution de les couvrir d'une gaine, et ce n'est pas tout, car une simple virée aux lieux suffit pour être confronté à une mauvaise surprise. D'abord, les toboggans installés dans un semblant d'espace de jeux ont, eux aussi, perdu leur peinture, et virent vers la rouille. Dans cette aire, les fils électriques d'un poteau d'éclairage sont à l'air libre, à la portée des enfants. Le plus ridicule dans cette histoire c'est que cette aire de jeux est fermée le week-end. Pour les autres jours de la semaine, on la « verrouille » à partir de 16h, comme si on poussait les enfants à sécher leurs cours et à venir jouer à la balançoire ou un vulgaire toboggan. Pourquoi ? « Le gardien ne travaille pas le week-end et les autres jours il rentre à 16h », expliquent les habitants de la cité. Concernant l'alimentation en eau, c'est plus ridicule encore et tout aussi dangereux. Les habitants déclarent à ce sujet : « La cité dispose d'une bâche à eau devant suppléer aux coupures du réseau de l'ADE. On nous a expliqué que lorsque l'eau de la bâche est desservie, des lampes-témoins s'allument pour avertir les habitants que l'eau qu'ils reçoivent provient de la bâche, afin qu'ils en évitent la consommation. Or, ces lampes sont grillées et n'ont jamais été remplacées. Aujourd'hui, nous ne savons pas si cette eau provient du réseau ADE ou plutôt c‘est celle contenue dans la bâche, laquelle, il faut le préciser, n'a jamais été nettoyée. Nous courons au quotidien des risques de MTH ». Des histoires d'eau existent encore dans cette cité, sachant que des problèmes d'étanchéité sont relevés ici et là. Dans des appartements du dernier étage, que nous avons visités, les traces d'infiltration d'eau sont visibles. A ce sujet les habitants témoignent, disant ceci : « Nous avons constaté que les flotteurs des citernes installées sur les terrasses ne répondent pas convenablement au mécanisme, chose qui laisse l'eau déborder pour inonder les terrasses, et de là les plafonds des appartements ». Pour ce qui est de la maçonnerie, c'est encore plus grotesque, car le carrelage a été installé sans pointage, et il suffit d'arpenter les trottoirs de la cité pour voir une dizaine d'affaissement annonçant déjà une catastrophe. Les habitants, qui ont tenu à exposer ces problèmes aux responsables concernés, se disent outrés qu'on ne daigne même pas entendre leurs doléances. Ils contestent catégoriquement, à travers une lettre collective, de « payer des charges fictives » du mois de janvier que l'AADL vient de joindre aux factures de loyer. « Nous sommes prêts à nous acquitter de nos loyers, mais nous n'avons pas à payer des prestations non assureés, et qui ne sont que partiellement assurées aujourd'hui ». Voilà donc, et en résumé une petite vérité des fameux logements AADL de Skikda, lesquels ont englouti autant de temps que d'argent. Le site de Merj Eddib vit-il les mêmes désillusions ? Peut-être. La seule évidence est que Skikda s'est bel et bien fait berner, puisqu'elle détient un record, en matière de retards, à inscrire au « Guinness ». Elle aura passé plus de 6 ans à construire 500 logements mal finis. Qui dit mieux ?