Les élus déclarent ignorer les tenants et les aboutissants de cette opération de reprise des terres agricoles décidée par une commission de wilaya le 31 décembre 2007. Les opérations de défalcation de terres agricoles pour utilité publique se poursuivront durant le mandat de l'actuelle assemblée de wilaya. M.Djeffal, P/APW, relèvera que l'administration de wilaya a soumis à son assemblée « quinze dossiers » concernant des terres devant recevoir plusieurs équipements publics. Depuis plus de 20 jours, la commission agriculture de l'APW a été installée et a rendu ses conclusions qui ont été transmises, après délibérations, au wali qui signera l'arrêté définitif de la reprise des terres du domaine agricole. « Quinze dossiers ont été transférés à l'APW d'Alger pour approbation. Le directeur de l'agriculture a été convié à donner un avis sur le sujet. Nous délibérerons lors d'une session extraordinaire qui sera convoquée plus tard. Sans notre délibération, rien ne peut se faire », relève M.Djeffal, P/APW d'Alger, en faisant remarquer que « la nouvelle réforme adoptée par le ministère de l'Education nationale fait ressortir un besoin pressant en terres urbanisables. Pas moins de vingt lycées doivent être réceptionnés à la rentrée scolaire prochaine. » Mais, au vu de la fiche de synthèse de la commission de reprise des terres agricoles, aucun des projets ne concerne un établissement scolaire : les projets touchent, entre autres, l'extension de la résidence d'Etat (123 villas aux Dunes), les stations d'épuration et autres chalets ainsi que des projets touristiques. Il reste que les membres de la commission de l'APW assurent ne pas être au fait de la situation. « La dernière assemblée aurait dû faire son travail avant que ces projets ne soient entamés ; l'assemblée actuelle n'est venue que pour confirmer une situation déjà établie. On veut nous mettre devant le fait accompli », se désole Laghoubi Hacène, élu FFS à l'APW et membre de la commission de l'agriculture, faisant remarquer que le wali d'Alger, M.Addou, arguant du non-respect du délai « a déjà fait » passer un projet des défalcation de 63 terres agricoles lors du dernier mandat. Une situation « éhontée » qui a fait réagir des élus qui y ont vu un coup de force. Le procédé semble remis au goût du jour : pour M.Laghoubi, il aurait fallu remettre au préalable le dossier technique dans lequel il est fait état de la situation juridique du terrain ou encore de l'avis des différents organismes de l'administration. « Ces projets sont déjà réalisés et on ne sait pas si les gérants des EAC et EAI ont eu gain de cause après leur expropriation, ou encore si les arrêtés de transfert ne sont pas établis ou le sont, mais entachés d'illégalité », ajoute-t-il. L'élu met en évidence par ailleurs le fait que l'administration ne fait pas grand cas de la « volonté populaire ». « L'administration aurait dû, insiste-t-il, mettre à notre disposition une banque de données. C'est une manière de bloquer les élus. Qu'ils nous facilitent la tâche ! » Faut-il rappeler que l'APW sortante a procédé à 150 défalcations, comme l'a relevé son président M.Zaïm. (El Watan du 12 mars 2006). Le directeur de l'agriculture relèvera à cet effet, lors de son passage à la radio El Bahdja, que 5000 hectares considérés parmi les « meilleures terres d'Alger », seront soustraits à l'agriculture d'ici 2015, alors que 3000 hectares ont déjà été consommés.