Les guides sont la cheville ouvrière de l'activité touristique. Présents à l'accueil, ils sont dans les véhicules avec leurs clients et prévenants sur le terrain. Les guides sont disponibles à tout moment pour faire connaître les merveilleuses richesses de notre pays. En somme, les guides touristiques reflètent la première et la dernière image de l'Algérie dans le cœur et l'esprit de nos visiteurs. C'est le message qu'a fait passer hier Cherif Rahmani, ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme, en remettant les agréments à une cinquantaine de nouveaux guides. Il faut rappeler que cette activité est réglementée par un décret exécutif n°06-224 du 21 juin 2006 fixant les conditions et les modalités d'exercice de cette profession. La loi fait d'emblée la distinction entre le guide de tourisme local et le guide de tourisme national. Le premier doit être en possession d'un diplôme de technicien supérieur dans le domaine ainsi que la maîtrise, outre de la langue arabe, d'une langue étrangère au moins. Le second doit être en possession d'un diplôme supérieur dans le domaine de l'histoire, de l'art, de l'archéologie, du tourisme, des sciences de la nature ou de l'architecture ainsi que la maîtrise, outre de la langue arabe, de deux ou plusieurs langues étrangères. Le ministre avertit quand même : « Un agrément, on le donne et on le retire. Nous serons intraitables. » S'il affirme que le temps est à « la mise en tourisme de l'Algérie étape par étape », l'essentiel, notent les observateurs, est de dépasser le stade des discours, du verbe et des schémas pour aller vers des actions concrètes et des mesures pratiques. Le ministre dira que la mission des guides est multiple : « Il faut s'occuper des formalités administratives (visas, embarquement, débarquement, transferts, réservations d'hôtel et excursions), créer une ambiance de groupe par l'anecdote et les recommandations, aiguiser la curiosité des touristes et donner le confort pour les désangoisser sur une terre qu'ils ne connaissent pas, surtout là où il y a des préjugés. » En somme, il faut que le guide donne une image rayonnante, souriante et attractive de notre pays. Dans ce cadre, les guides vont bénéficier de stages et de formations où ils pourront avoir un aperçu sur le tourisme mondial, l'évolution des comportements de déplacements et de séjours des touristes qui se sont fortement modifiés ainsi que l'utilisation des TIC qui offrent aujourd'hui aux professionnels du tourisme une véritable opportunité de développer leurs offres. Ils devront également maîtriser plusieurs langues et mieux comprendre les mentalités des visiteurs et connaître leurs coutumes et religions pour ne heurter aucune sensibilité ni ironiser sur aucune croyance. Omar Nedjar, doyen des guides de tourisme en Algérie, a relevé que « plusieurs guides ont été contraints de se reconvertir dans d'autres activités, suite à la crise qu'avait connue le secteur lors de la dernière décennie ». Au cours de cet événement, deux guides de tourisme ont été honorés à titre posthume : Jibril Ag Mohamed (spécialiste du Tassili Najer), décédé en 1981, et Riad Boufedji qui décrivait les oasis, la Saoura, le Hoggar, le Tassili, Gourara, Djemila, Tipaza et La Casbah comme nul autre pareil, décédé en 2007. Il avait le ton, l'entrain communicatif et cette passion qu'on sentait chez lui de bout en bout et qui concourt à s'attacher à des paysages féériques.