En plus du Bel indifférent d'autres pièces tout aussi intéressantes seront montées au Bois des Arcades. Le public algérois s'y retrouvera à coups sûr : l'adaptation du Bel indifférent de Jean Cocteau, a une toute autre réalité que celle vécue par Edith Piaf, pour laquelle a été écrite la pièce qui ne laisse guère indifférent. L'aventure de Adila Bendimared jouant le rôle de la chanteuse de cabaret abusée, prend ainsi corps. A l'aise dans la robe noire de la môme Piaf, Adila prône un théâtre déjanté et hors-circuit. L' appellation : Le théâtre du printemps, a été choisie pour les représentations de la pièce de Cocteau, qui se tiendront tous les week-ends. Lieu choisi : La Rotonde de 15 m de diamètre de l'Office Riadh El Feth. Tous ceux qui s'y rendront, verront des pièces qui « leur parlent ». En plus du Bel indifférent, dont la générale a été donnée jeudi dernier, devant le « gotha » culturel d'Alger, d'autres pièces tout aussi intéressantes seront montées au Bois des Arcades. Il en sera ainsi de L'escargot entêté de Rachid Boudjedra, joué par un Sami El Hakim aussi talentueux que désopilant ou encore la pièce de Slamika, un groupe de slam qui ambitionne de faire vivre une poésie urbaine innovante. Des ambitions, la jeune actrice, qui donne la réplique à Samir El Hakim, en a énormément. Sitôt formulé, le projet d'un pop-théâtre, ne faisant guère cas des thèmes prônés par les metteurs en scène algériens, est monté avec l'aide intéressée de Yaïche Kamel qui adaptera la pièce de Cocteau. Yaïche en ressortira la quintessence bien universelle. On y retrouve toujours cette gouaillerie algéroise et cette envie d'en découdre avec l'autre, qui lui ne dit pas un mot pendant toute la pièce. « Voilà je la tiens ma pièce », s'est empressée de se dire Adila, qui voulait fait bénéficier les spectateurs algériens de son expérience acquise outre-méditerranée. Il n'est nul besoin, pour la jeune actrice d'à peine 24 ans, de monter des pièces dans des salles de théâtres — mais en existe-t-il encore à Alger ?—, guère fréquentées par un public qui les boude. Un chapiteau de quelque 130 places a été élevé au Bois des Arcades et des spectacles s'y joueront tous les week-ends. Les représentations, qui se bonifieront au fil du temps, y seront montées pendant les trois mois du printemps, jusqu'en juin. L'aventure pourra se poursuivre, si seulement le public algérois s'y intéresse.