Qui n'a pas fredonné un jour L'Hymne à l'amour, Milord, Padam, pour ne citer que ceux-là...? «L'amour sans la chanson, c'est terrible» disait Edith Piaf. En effet, cette tragédienne de la chanson réaliste avait besoin et d'un nouveau amour et d'une nouvelle rupture. Pour elle, la vie est un éternel recommencement. Malgré le sceau du désespoir qui ne la quittera pas, l'interprète de L'Hymne à l'amour n'aura jamais à regretter, ni le bien qu'on lui a fait, ni le mal, tout cela, lui avait été bien égal. Le petit bout de femme d'un mètre quarante-sept était pourtant grande par sa voix et son talent. Une superstar qui a conquis les scènes du monde. Ses chansons font désormais partie du patrimoine universel. Comment ne pas rendre hommage à la Môme Piaf à l'occasion du 40e anniversaire de sa mort. Même modestement pour marquer le coup et dire tout l'amour que lui portent aussi les Algériens. C'est pourquoi le Palais de la culture Moufdi-Zakaria de Kouba en association avec le Centre culturel français abritent, depuis samedi et cela jusqu'au 21 octobre une exposition photos retraçant la vie et le parcours de cette «bohémienne» à l'itinéraire singulier. Soixante photographies en noir et blanc sont exposées à la bibliothèque de ce Palais. Des reproductions tirées d'un album-photo édité en 1973 et réalisé à l'occasion du 10e anniversaire de la mort d'Edith Piaf. Des portraits émouvants où l'on peut découvrir notamment toutes les personnes qui ont compté dans la vie de cette artiste au grand coeur. Parmi eux, on peut citer son compagnon le boxeur Marcel Cerdan, Cocteau, Yves Montand, Colette... C'est l'archiviste Abdou Benamar, qui n'en est pas à sa première exposition, qui a eu la lumineuse idée de monter celle-ci. «Edith Piaf était une grande dame qui a souffert de nombreux drames. Et elle ne regrette rien. Mais nous, on la regrette toujours. Edith Piaf a vécu à l'époque des années 40 et 50. Les années où les Algériens émigraient en France. Donc il la connaissait bien. Non seulement ils la connaissent, mais ils la revendiquent. Elle est Algérienne, Kabyle par sa mère», affirme Abdou. Ce dernier compte récidiver le 8 mars prochain en montant une grande exposition en hommage à nos artistes parmi lesquelles cheïkha Tetma, Mériem Fekaï, Reinette, Fadila Dziria, Alice Fitoussi, Zoulikha et bien d'autres. Le Palais de la culture accueillera cette manifestation, en collaboration avec l'association El Inchirah. En attendant, un petit tour au Palais s'impose pour retrouver la diva de la chanson française. Edith Piaf, une femme qui a fait de ses galères de jeunesse, sa force et de ses souvenirs d'enfance, sa quête insatiable du bonheur. Sa vie n'a pas été rose, marquée de déceptions amoureuses et de malheurs. Edith se plaisait à «promouvoir» les hommes, à les prendre en main et à en faire des stars. Fidèle à elle-même, le succès n'aura jamais d'emprise sur son humanisme et sa profonde générosité. Edith Piaf était sacrément quelqu'un d'unique!