En visite d'inspection, jeudi dernier, à la cimenterie de Hamma Bouziane, une unité implantée dans la wilaya de Constantine et dépendant du groupe de l'Entreprise régionale des cimenteries de l'Est (ERCE), le ministre du Commerce, El Hachemi Djaâboub, a confirmé que le décret exécutif fixant à 100 DA la marge globale de vente du sac de ciment, sur la base du prix de sortie d'usine, soit 40 DA pour les grossist es et 60 DA pour les détaillants, entrera en vigueur dès cette semaine. Le prix du sac de ciment de 50 kg reviendra ainsi en moyenne à 325 DA TTC. « Nous sommes décidés à sévir contre l'anarchie qui règne dans le marché du ciment, et toutes les contraventions seront sévèrement sanctionnées même pour les dépôts relevant des cimenteries du secteur public », a affirmé le ministre qui n'a pas manqué d'avertir que les réseaux de production et de commercialisation du ciment seront rigoureusement contrôlés. M.Djaâboub a rappelé, par ailleurs, que les besoins actuels du marché sont estimés à 14,5 MT/an (millions de tonnes), alors que les douze cimenteries publiques et les deux unités privées, dont les capacités nominales s'élèvent à 18 MT/an, n'ont produit en 2007 que 13 MT/an, ce qui prouve que l'Algérie a les moyens de subvenir largement à ses besoins, à condition que toutes les unités tournent à plein régime. Les nouvelles mesures décidées par le gouvernement suscitent déjà des soucis du côté du groupe de l'ERCE, domicilié à Constantine, qui compte plusieurs filiales commerciales à l'est du pays. Le groupe, qui propose le sac de ciment pour un prix de sortie d'usine de 225 DA, le vend dans ses dépôts à 288 DA, soit une marge bénéficiaire de 63 DA pour la livraison en gros. Le PDG du groupe ERCE, Abdelhamid Bendib, ne manquera pas d'ailleurs de souligner à l'intention du ministre que « si les nouvelles marges bénéficiaires seront appliquées sur notre réseau de distribution, nous serons contraints de fermer nos dépôts, car nous ne serons plus en mesure de couvrir les charges et les salaires pour 400 travailleurs ». « Vous êtes responsables de la production et vous devez prendre en charge la demande du marché. Quant à la commercialisation, elle sera confiée aux professionnels », répondra le ministre. Une réplique qui laisse planer des interrogations sur l'avenir des filiales commerciales des cimenteries, dont le sort sera décidé dans les prochaines semaines.