Explication n Les retards dans l'achèvement des chantiers de construction sont devenus monnaie courante. Les raisons sont nombreuses. Le manque de main-d'œuvre qualifiée et l'inconstance du marché des matériaux de construction étant les plus importantes. Un million de logements, refaire la façade d'Alger, une autoroute qui traverse l'Algérie d'Est en Ouest dotée d'une multitude d'œuvres d'art, des établissements de santé, d'éducation et une mosquée gigantesque (la troisième plus grande dans le monde) font partie des grands projets en construction en Algérie. Ce sont les projets de la décennie et même du siècle, affirment nos responsables. Mais sur le terrain l'inconstance du marché des matériaux de construction fait perdre un temps précieux à la réalisation des différents projets de constructions. De l'aveu même du ministre du Commerce, le prix du sac de ciment de 50 kg est fixé à 300 DA, mais il est cédé à 450 DA sur le marché réel. Lors d'une visite d'inspection à Zéralda effectuée hier, El-Hachemi Djaâboub, a justifié cet état de fait par «l'arrêt de la cimenterie publique de Azzaba et celle d'Orascom à Mascara, pour des raisons techniques» ainsi que par «une forte demande pendant l'été». En effet, c'est pendant la saison des grandes chaleurs que les travaux de coulage de dalles et des fondations, qui nécessitent une très grande quantité de ciment sont opérés. Mais pour cette année c'est également cette saison qu'ont choisie les cimenteries pour enregistrer des arrêts techniques. Ainsi, le groupe Erce de l'Est, qui approvisionne le marché national à hauteur de 40% avec un prix de 240 DA le sac, a connu des arrêts techniques au niveau de ses unités de Aïn Touta (Batna ), Aïn El-Kebira (Sétif), Hdjar Essoud (Annaba), Hamma Bouziane (Constantine). Les cimenteries du groupe Orascom (wilaya de M'sila) dont la production est de 4 millions de tonnes par an et commercialisent le sac à 311 DA arrivent très difficilement à satisfaire la demande qui devient de plus en plus importante. La crise du ciment blanc prend de telles proportions qu'il est cédé à 4 000 DA le sac de 50 kg au marché noir alors qu'il ne dépassait pas les 500 DA l'année dernière. Le ciment noir, de son côté, est cédé à 370 DA dans le marché de gros alors qu'il n'excédait pas les 300 DA. Par ailleurs, le fer de construction connaît, lui aussi, une crise qui a occasionné l'augmentation de son prix de vente en gros. Acquis entre 4 900 et 5 100 DA le quintal actuellement selon le type de fer, il ne dépassait pas les 2 500 DA l'année dernière. Notons que la production nationale de ciment est estimée entre 13 et 14 millions de tonnes par an, dont 9 millions de tonnes sont produites par les 12 cimenteries publiques et les 4 autres tonnes sortent de la cimenterie de M'sila qui appartient au groupe égyptien Orascom. Les besoins nationaux sont estimés, selon M. Djaâboub, à 13 millions de tonnes par an.