C'est au bout d'une route complètement défoncée, au lieudit Aboudid, à 3 km de la ville de Larbaâ Nath Irathen, dans la wilaya de Tizi Ouzou, que se trouve la zone d'activité économique, installée dans les années 1980. Culminant à 1000 m d'altitude, elle aurait pu être aujourd'hui un pôle économique d'envergure, créateur de richesse et d'emplois pour les jeunes en quête de travail. La colline d'Aboudid domine quatre localités (Aït Aggouacha, Irdjen, Aït Oumalou et Larbaâ Nath Irathen). L'état délabré de la piste qui y mène augure d'un décor désolant. En attendant le revêtement de cette piste, un palliatif est préconisé. Du tuf, afin de soulager les usagers, notamment les transporteurs. Le projet de revêtement de la route qui relie la commune de Larbaâ Nath Irathen à celle d'Aït Aggouacha avait été programmé l'an dernier, mais retardé par la lenteur des travaux de distribution du gaz naturel. A l'entrée de la zone, les nids-de-poule gorgés d'eau ralentissent l'allure des véhicules. En face de la cité des 100 Logements, il ne reste de l'ancien Souk El Fellah que la structure métallique. Abandonné, il a été saccagé. Un entrepreneur à été autorisé par l'APC à y installer un parking pour ses engins. L'opérateur est chargé de la construction de logements sociaux en face du hangar. « Il ne reste de la zone que son nom. Il n'y a aucune activité mis à part quelques investisseurs privés qui tentent de tenir le coup », dit un commerçant. En effet, sur environ 700 m, les portails des entreprises en activité dans les années du socialisme sont tous fermés. Sur l'une des entrées, est écrit à l'aide d'une peinture blanche, « EDIPAL à louer », inscrivant un numéro de téléphone. Sur les lieux, on compte plusieurs infrastructures publiques qui sont laissées en jachère. Tel est le cas pour cette importante installation de l'Eniem. Construite en partie il y a une vingtaine d'années, cette unité destinée à la fabrication de climatiseurs n'a jamais été en service. D'autres structures sont ouvertes aux quatre vents (Sonacat, Edimco, l'Onaco). Sur cette vaste colline, il n'y a que l'unité de Sonaric qui continue à fonctionner avec ses 20 ouvriers, tous des vacataires. La société confectionne des carcasses de produits électroménagers qui sont ensuite transportées à Alger pour effectuer le montage final. Un peu plus bas, un investisseur réaménage un ancien dépôt en abattoir. Bien que cela soit autorisé par les pouvoirs publics, des habitants craignent pour les sources et fontaines fraîches qui se trouvent en amont. Mais le P/APC se veut rassurant : « Les études l'ont confirmé. Les sources ne seront pas contaminées » Dans les locaux de l'ancienne Edimco, un projet d'une usine de fabrication de boissons alcoolisées, vient de tomber à l'eau, apprend-on, sans qu'on sache les véritables raisons. Néanmoins, seule une huilerie industrielle fonctionne à plein régime dans le coin. Vue du haut de la colline, où se trouve une unité de la Protection civile, une partie de la zone semble se transformer en une zone de résidence secondaire. L'Etat avait distribué des parcelles de terrain pour des investisseurs privés. Toutefois, certaines d'entres elles ont servi à la construction de villas. D'autres lots sont tout simplement clôturés avec du fil barbelé ou un grillage. « Ces terres sont entre les mains d'une poignée de gros bonnets qui n'investissent pas et ne laissent pas la chance à autrui de tenter un projet. Il y aurait même certains qui sont poursuivis en justice pour le fait de dévier les assiettes de leur vocation », fulmine un jeune chômeur. Selon notre interlocuteur, « ce n'est pas les investisseurs qui manquent. On aimerait bien monter nos petites entreprises, mais la réticence des banques à financer les projets et la bureaucratie sont des facteurs décourageants ». Par ailleurs, la viabilisation de la zone est plutôt satisfaisante. « Les voies de communication existent. L'énergie électrique vient d'être renforcée et la ressource hydrique aussi », déclare le P/APC. Il ajoute qu' « une enveloppe financière conséquente est allouée pour l'amélioration urbaine dont une partie bénéficiera à la zone d'Aboudid ». En somme, tout y est pour relancer les activités dans cette zone. L'espoir est-il permis ?