Difficultés n Le voyage vers le village des Ath Hicham, un petit hameau perché à 900 m d'altitude dans la commune d'Aït Yahia, est loin d'être une partie de plaisir. Et quand le mercure grimpe jusqu'à 40°c le trajet devient infernal. Pour s'y rendre à partir de Tizi, le passage par la ville de Aïn El-Hammam est incontournable. Il faut une heure et demie à deux heures de route, selon les embouteillages, pour venir à bout des 46 km qui séparent la ville des Genêts à celle de Aïn El-Hammam. Les transporteurs ont le choix entre passer par la localité de Mekla ou par la ville de Larbaâ Nath Irathen. Même si le premier trajet compte moins de virages donc moins pénible pour le voyageur, les conducteurs optent pour le second trajet à savoir Tizi Ouzou/Aïn El-Hammam via Larbaâ Nath Irathen car c'est le plus court. Les non-habitués aux chemins qui montent de la haute Kabylie auront à supporter outre la chaleur – les fourgons de transports n'étant dotés ni de climatisation ni de ventilation – les 360 virages qui entortillent la route entre Larbaâ N'ath Irathen et Aïn El-Hammam. Et ce n'est pas tout, puisqu'à l'approche de la ville de l'ex-Michelet, on aura droit à une dose de fumées toxiques qui montent en colonne blanchâtre de la décharge sauvage sise en contrebas de la route et qui n'a jamais fini de se consumer pour se fondre dans le ciel. Une autre déception nous attend à Aïn El-Hammam. Le centre-ville est repoussant par la saleté et la poussière des emballages en carton des bouteilles d'eau vides, des matériaux de construction… qui jonchent les trottoirs rajoutant leur lot de désolation à la ville qui étouffe d'une urbanisation anarchique. A tel point que ce chef-lieu de daïra ne dispose pas de placette. Nous arrivons enfin vers la station des fourgons qui desservent la commune d'Aït Yahia. Les fourgons vers Aït Hicham sont très rares aussi le voyageur se voit souvent contraint de débourser 205 DA au lieu de 10 en empruntant le transport vers Aït Yahia et qui passe par le village du tapis situé à quelque 3 km de Aïn El-Hammam. Après un voyage épuisant nous arrivons enfin à destination. Aït Hicham, ce village sorti de l'anonymat grâce aux femmes qui ont perpétué l'art du tissage et permis aujourd'hui à ce hameau perdu d'avoir quelque chose à montrer au monde de l'artisanat le tapis d'Ath Hicham que jadis les étrangers s'arrachaient.