Phénomène récurent, le spectre du mildiou de la pomme de terre n'arrête pas de pourrir la vie des agriculteurs versés dans ce créneau, et de donner des cheveux blancs à la direction de tutelle. La boucle est bouclée, nous précise-t-on à l'inspection phytosanitaire de la direction des services agricoles, quand ses attaques s'accompagnent de raids ravageurs perpétrés par un insecte appelé la teigne de la pomme de terre. D'après Ali Bendjoudi, ingénieur agronome et cheville ouvrière de la lutte menée pour la protection des végétaux, « cet insecte, classé actuellement comme parasite de quarantaine, est de loin le plus dangereux pour la culture de la pomme de terre et à ce titre, il a la particularité de commencer ses attaques au cœur même des champs, avant de poursuivre son action destructrice à l'intérieur des locaux de stockage, et notamment si la température dépasse les 10°. A ce sujet, il a été, à maintes reprises, démontré que les pertes de récoltes qui lui sont imputables peuvent être considérables et que, selon les années, elles varient entre 10 et 45 %». Evoquant un scénario extrême assez fréquent pour qu'on l'envisage sérieusement, notre interlocuteur estime que lorsque les conditions climatiques sont favorables à la multiplication de la teigne de la pomme de terre, soit une température de 28° et plus, les stocks peuvent être complètement détruits en l'espace d'une trentaine de jours. Si ce problème est au centre des préoccupations des techniciens de l'inspection phytosanitaire, il n'en est pas moins suivi de près par les agents vulgarisateurs et des membres du réseau de surveillance et d'alerte précoce des fléaux agricoles et des patatiers de la wilaya, qui avaient, rappelons-le, subi, l'année écoulée, de sérieux revers infligés par cette maladie endémique, dont les effets sont largement en mesure de compromettre toute une campagne si elle n'est pas traitée en amont pour tuer le mal dans l'œuf ou dès les signes avant-coureurs de l'attaque du champignon durant la période des plantations. En prévision de la première campagne agricole de 2008, cette maladie a été au centre d'une rencontre-débat organisée, la semaine écoulée, à l'institut national de protection des végétaux (INPV).