Plus de 2 200 hectares de cultures de pomme de terre sont menacés par le champignon du "mildiou" dans les wilayas de Chlef et de Aïn Defla, ont indiqué des spécialistes du secteur de l'agriculture au niveau des deux wilayas. En effet, les agriculteurs de Aïn Defla, région couvrant 35% de la production nationale, ont enregistré des dégâts importants au niveau des communes de Rounia, Abadia, Attaf, Amria et d'Aïn Defla, connues par leurs rendements importants. Le président de la filière pomme de terre de la wilaya de Aïn Defla estime, pour sa part, la superficie affectée à 1 200 hectares soit 20% de la superficie globale consacrée à cette culture dans cette wilaya qui s'élève à 6 084 hectares. Cette superficie est concentrée notamment dans les zones à haut rendement comme celles de Rouina, El Amra et Bir Ould Khelifa où le rendement atteint entre 300 et 400 quintaux à l'hectare. Tout comme la wilaya de Aïn Defla, celle de Chlef n'a pas été épargnée par cette maladie, selon des responsables de la Direction des services agricoles (DSA), puisqu'une superficie de plus de 600 hectares a été "sérieusement" affectée, soit plus de 30 % de la superficie globale qui est de 1 800 hectares. A la DSA de Chlef et à la chambre de l'agriculture ou encore à la filière de la pomme de terre, on estime que la production nationale de pomme de terre pourra être sérieusement "touchée" sachant que d'autres régions productrices de ce produit de large consommation comme Mostaganem sont également touchées par le même phénomène. A Mostaganem, 35% de la production de la pomme de terre d'avril viennent d'être endommagés par le "Mildiou". La zone la plus touchée est celle de Sirat où la majeure partie de la culture de la pomme de terre dite tardive a été victime du "mildiou". Cette situation, selon des observateurs, aura des répercussions sur le marché national. Elle va influer sur les prix du tubercule d'autant que déjà une baisse considérable de la production est constatée. Des agriculteurs inquiets pour leur production se sont rapprochés de la Direction de l'agriculture pour leur apporter une aide. Ce champignon qui touche principalement la culture de la pomme de terre, explique-t-on, se développe à la faveur d'une climatologie spécifique marquée par un taux d'humidité élevé et une température ambiante variant entre 22 et 27 degrés comme c'était le cas durant le mois d'avril dernier. Les professionnels estiment qu'il s'agit d'un précédent, dans la mesure où jamais cette maladie n'a atteint une ampleur aussi inquiétante que cette année. Ces mêmes cadres prévoient des pertes importantes dans la production de la pomme de terre au niveau des wilayas de Aïn Defla et Chlef dans la mesure où aucun traitement ne pourra être efficace après l'apparition de la maladie. Les premiers symptômes de la maladie, estiment des responsables du service phytosanitaire de la Direction des services agricoles de Chlef, apparaissent sur la partie végétative ou des taches brunes se forment sur cette partie de la plante avant de s'attaquer au tubercule rendant ainsi la plante quasiment brûlée.