Elles ne sont pas là que pour les besoins du décor. Les plantes, hormis leur rôle ornementale où chimique dans la qualité de l'air, peuvent servir à nettoyer. L'expérience a été menée par le ministère des Ressources en eau dans la wilaya de Ouargla, dans la localité de Temacine et a permis d'épurer un volume d'eau rejeté par environ 100 habitants, soit 20 habitations du vieux Ksar de Temacine. « Depuis fin 2007, le ministère des Ressources en eau a procédé à la mise en place d'un système expérimental d'épuration des eaux usées basé sur un procédé principalement naturel, dénommé ‘'Jardin d'épuration'' », explique M. Benbouaziz, chargé de la communication au ministère. Le système pilote, utilisé en France dans la ville d'Honfleur, est une première en Algérie. Le principe de fonctionnement est simple et consiste à reproduire les conditions des zones humides naturelles connues pour leur capacité importantes à traiter la pollution en générale et les eaux usées en particulier. Ce système de traitement signifie qu'à aucun moment, les eaux usées ne sont en contact avec l'air, ce qui a l'avantage d'éviter tout contact humain, les mauvaises odeurs, voire la prolifération de moustiques. Grosso modo, les eaux usées passent par un bassin rempli de graviers et de sable dans lequel sont plantées des espèces végétales capables de vivre en milieu aquatique avec une biodiversité plus ou moins grande. « Ces plantes, dont les racines se nourrissent des éléments nutritifs contenus dans les eaux, se développent en assimilant directement les aliments nutritifs contenus dans les eaux usées, tout en éliminant les matières polluantes », peut-on lire dans la communication du ministère. Et d'ajouter que le taux d'épuration peut être optimal lorsque les plantes ont pleinement développé leur système racinaire et que la biomasse est suffisamment présente, ce qui peut prendre plusieurs années selon les plantes, le climat local, la charge des eaux. L'autre avantage de ce type de procédé est que l'entretien est extrêmement simple et consiste en une bonne maintenance périodique de jardinerie tout en s'assurant que le niveau de l'eau dans le bassin de traitement reste suffisant afin d'alimenter les plantes. Pour la station pilote de Temacine, l'entretien et la gestion est assurée par l'Office national de l'assainissement (ONA). Une convention a été établie avec l'Institut national de recherche agronomique de Touggourt pour le suivi des aspects agronomiques et botaniques. « Cette écotechnologie simple permet de solutionner de nombreux problèmes environnementaux et de pollution », explique M. Benbouaziz. « Les eaux usées peuvent également être réutilisées pour l'irrigation de certaines cultures telles que l'arboriculture ou les cultures fourragères », souligne le communiqué.