Décidément, on aura tout vu à Skikda. La contradiction est devenue un art dans une wilaya qui dit vouloir changer. L'habitat précaire fait, depuis quelques années, tache d'huile dans pratiquement toutes les villes et les communes. A El Harrouche, par exemple, ce ne sont pas moins de 180 familles qui vivent depuis plus de 40 ans à proximité du cimetière chrétien. Au mois de janvier de l'année en cours, les autorités françaises ont décidé de rapatrier les dépouilles. Et ce n‘est pas tout, les alentours se sont transformés, ces dernières années, en véritable cité urbaine avec 100 logements sociaux, des commerces, un abattoir, la réception prochaine (en 2009) d'une école primaire et le projet de réalisation d'une mosquée. Mais le hic dans tout cela, c'est que juste à côté de cette cité naissante on trouve des…favelas, car cet endroit appelé « quartier du cimetière chrétien » abrite également des bidonvilles. Il y a plusieurs années, quelque 300 gourbis y étaient implantés, aujourd'hui il ne reste que 180 familles, le reste ayant été relogé. Ceux qui occupent encore les lieux témoignent par le biais de son président du comité de quartier, M. Zaiter, qui déclare : « On nous a promis en 2006, lors de la distribution des 100 logements, que d'ici une année notre tour viendra ; entre-temps, d'autres quotas ont été distribués à d'autres personnes, alors qu'on estime être prioritaires ». Et d'ajouter : « Nous avons adressé plusieurs requêtes au chef de daïra, qui s'est engagé à prendre en charge notre situation, mais nous avons été déçus de constater que rien n'a été fait à ce jour ». Selon le P/APC d'El Harrouche, ce retard est lié aux appels d'offres, (infructueux), lancés par l'OPGI. Il dira à ce sujet qu' « à cause de la hausse des prix des matériaux de construction, l'OPGI n'a pas réussi à attirer des entrepreneurs ». Désormais, bidonvilles et nouveaux logements cohabitent, entachant ainsi l'aspect urbain du quartier. « Les eaux usées se déversent à ciel ouvert, favorisant la prolifération d'insectes, les mauvaises odeurs, mais surtout le risque de cross connexion », s'inquiètent quelques habitants du quartier. En effet, on aperçoit à chaque coin, des ordures éparpillées ici et là, en l'absence de réseau d'assainissement. Les habitants, résolus à obtenir gain de cause, menacent de sortir dans la rue protester. A ce propos, des habitants, plein d'amertume, rapportent : « Déjà en 2 000 , nous avons manifesté notre ras-le-bol aux autorités locales en bloquant les routes, et grâce à ce coup de gueule, qui n'a été malheureusement que l'unique issue, nous avons pu bénéficier d'une tranche de logements sociaux ». Par ailleurs, un nouveau projet, longeant la route de M'Djez Edchich, est actuellement en voie de réalisation. « Tous nos espoirs sont fondés sur ce projet ; le chef de daïra nous a d'ailleurs encouragé à exprimer officiellement notre désir d'en bénéficier », a déclaré le représentant du quartier.