De plus en plus, la gestion des catastrophes devient un problème de santé publique. Les inondations et les séismes qui ont frappé l'Algérie récemment ont démontré que beaucoup de vies auraient pu être sauvées si les réactions d'urgence avaient été efficaces. C'est pour pallier cette défaillance que l'Observatoire régional de la santé (ORS), en collaboration avec le ministère de tutelle et l'OMS, organise une session de formation à l'organisation médicosanitaire et aux soins d'urgence en situation de catastrophe. Le problème tel que défini par les initiateurs postule que « la réaction à l'urgence reste avant tout une question d'organisation, d'identification rapide des priorités, de mise en place de plans d'intervention et de mobilisation adaptés de moyens, particulièrement des ressources humaines ». A partir de là, deux questions sont mises en exergue. D'abord, celle de savoir comment réagir, et ensuite celle de savoir quelles stratégies développer pour réhabiliter le système de soins. Si les programmes classiques n'abordent pas ces notions, les cours proposés par l'ORS de Constantine tentent justement de répondre à ce besoin et de former un personnel aux capacités médicosanitaires développées et capables de réagir et d'initier des plans d'urgence en cas de catastrophe. Pour Dr Djamel Zeghilèche, directeur de l'observatoire et initiateur du projet, « il ne s'agit pas là d'enseigner des gestes à faire, mais plutôt de savoir gérer des plans d'intervention dans le cadre d'une stratégie de réduction du risque ». Il s'agit bel et bien donc d'un problème de santé publique qui impose l'acquisition d'une culture des catastrophes, sachant que notre pays est situé dans une zone à hauts risques. Notre interlocuteur précisera que cette expérience est la première du genre en Afrique et pourra, par conséquent, devenir une référence pour le continent. Il ajoutera : « Une forte demande a été enregistrée chez les médecins désireux de suivre les cours, dépassant largement le nombre arrêté à 30 inscrits, et si cela doit prouver quelque chose, c'est que la volonté existe chez les jeunes médecins, il suffit juste de les mobiliser ». Les cours, qui s'étaleront sur deux semaines par session, se tiendront du 11 au 23 décembre et seront réalisés avec la participation du CHU de Constantine, de l'université de Constantine, de la Protection civile, du Croissant-Rouge algérien, ainsi que du bureau de l'OMS à Alger.