Combien avez-vous inventorié d'espèces végétales dans tout le parc ? Nous en avons recensé 560 dont 371 espèces à fleurs et une trentaine d'arbres et d'arbustes. Parmi elles, 69 sont endémiques, c'est-à-dire qu'elles n'existent que dans l'Ahaggar, avec un degré de rareté plus ou moins important selon les régions. Le ficus ou le pistachier de l'Atlas sont par exemple rarissimes. Mais il reste encore des zones inexploitées. La désertification est souvent mise en avant pour expliquer la disparition des espèces, mais la pression humaine n'est-elle pas aussi très importante ? La principale menace sur la flore est climatique. La pression de l'homme, même si elle est apparente du fait de la rareté de la végétation, reste minime. Concentrée autour des agglomérations, elle est aussi, de fait, contrôlable par un dispositif de surveillance. On a tendance à croire que lorsqu'une plante se raréfie dans une région, elle s'éteint. Mais le parc est vaste, et on peut très bien la trouver ailleurs, là où justement l'homme n'est pas présent. L'homme exploite tout de même beaucoup les plantes pour sa consommation et pour ses troupeaux… Non. Les Touareg accordent beaucoup de valeur à la flore, aussi importante dans la culture locale que l'eau. Pour éviter le surpâturage, par exemple, ils pratiquent la transhumance. Ce qui est une adaptation au climat qui permet aussi de laisser aux plantes, des parcelles exploitées pendant une saison, de se régénérer.