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La pourfendeuse du colonialisme tire sa révérence
Décès de l'ethnologue et résistante Germaine Tillion
Publié dans El Watan le 20 - 04 - 2008

L'ethnologue et résistante Germaine Tillion, qui a pris fait et cause pour la justice durant la guerre de Libération nationale en dénonçant notamment la torture, est décédée hier à l'âge de 101 ans.
Née le 30 mai 1907 à Allègre (Haute-Loire) dans une famille d'intellectuels, Germain Tillion a été l'élève de Marcel Mauss, sociologue et ethnologue qui transmettait à ses étudiants une éthique de l'enquête et une méthode de travail non dogmatique. Cette femme, qui a su mener dans un même mouvement action et réflexion, s'est distinguée, dès 1934, par son engagement contre le nazisme et contre l'injustice et les pratiques coloniales qu'elle avait constatées en Algérie. La vie de celle qui avait pris fait et cause pour la justice en condamnant les exactions du colonisateur français lors de la guerre de Libération nationale et, notamment la torture, est, rappelle l'APS qui a rapporté l'information, émaillée de parcours algériens qu'elle décrit à travers ses nombreux ouvrages. Sa première mission dans les Aurès lui a permis d'aller à la rencontre d'un peuple chaleureux et hospitalier malgré ses conditions de vie difficiles et sa paupérisation dues à la colonisation. Entre novembre 1954 et février 1955, Germaine Tillion est chargée d'enquêter sur « les réalités algériennes ». Ces réalités découlaient d'un système juridique corollaire du code de l'indigénat mis en place par la loi du 26 juin 1881. Il marginalisait les Algériens sur leur propre sol. « Quand j'ai retrouvé les Auressiens, entre novembre 1954 et février 1955, j'ai été atterrée par le changement survenu chez eux en 15 ans et que je ne puis exprimer que par ce mot ‘‘clochardisation'' », révèle-t-elle. Germaine Tillion dénoncera la déportation des populations algériennes et l'utilisation du napalm par l'armée coloniale. L'autre action qu'elle a réalisée est sa décision de créer des centres sociaux (120 construits sur l'ensemble du territoire accueillant chacun 2000 personnes). Entre mars 1957 et juin 1959, des membres de ces centres sont arrêtés et torturés par l'armée coloniale avant d'être libérés faute de qualifications fondées. En mars 1962, l'organisation criminelle OAS assassine les responsables de ces centres sociaux : « Mouloud Feraoun, dans les jours les plus noirs, il continuait à espérer que le bon sens serait finalement plus fort que la bêtise. Et la bêtise, la féroce bêtise l'a tué. Non pas tué : assassiné, froidement, délibérément », cria alors l'ethnologue. En juin 1957, Germain Tillion revient en Algérie avec une commission internationale pour visiter les camps et les prisons coloniaux en Algérie. Ce qu'elle découvre dépasse son entendement et elle le condamne fermement. « Ce qui se passe sous mes yeux est une évidence : il y a, à ce moment-là, en 1957, des pratiques qui furent celles du nazisme. Le nazisme que j'ai exécré et que j'ai combattu de tout mon cœur... », écrivait-elle. Dans Ennemis complémentaires, livre publié pour la première fois en 1960 et réédité en 2005, Germaine Fillon rapporte les récits de ses rencontres avec Yacef Saâdi et Zohra Drif. Le harem et les cousins (1966), L'Algérie en 1957 (1957), L'Afrique bascule dans l'avenir (1999), des écrits sur l'Algérie, ou A la recherche du vrai et du juste (2001), entre autres ouvrages de Germaine Tillion qui reflètent ses engagements poursuivis autrement après l'indépendance du pays. Jusqu'à 1980, l'Algérie et le Maghreb resteront dans la recherche scientifique à travers ses productions et l'aide apportée aux étudiants venant de cette partie du monde. En 2000, elle a signé « l'Appel » lancé pour que soit reconnue et condamnée officiellement la pratique de la torture pendant la guerre de Libération nationale.

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