Alger doit être impérativement déruralisée ; des efforts soutenus auraient pu en changer l'aspect, décidément rebutant. Les mots sont de M. Djeffal, nouveau P/APW, qui ne se fait pas violence pour rappeler une situation qu'aucun ne peut cacher. L'ancien directeur de l'hôpital Parnet en rajoute : « La capitale n'en est plus une par la faute de personnes venues des autres wilayas qu'on aurait dû aider ». Le constat est vrai et des exemples peuvent en garantir la pertinence. A la commune de Bordj El Kiffan, devenue depuis longtemps déjà une immense zone de non-droit où seuls des petits caïd ont pignon sur rue, des exploitants des EAC se dessaisissent de « leur » terre où sont érigés des bidonvilles. Le nouveau P/APW a le mérite de faire un constat que ne prennent pas souvent à leur compte des commis de l'Etat. Sauf que cela n'est guère suffisant lorsque l'on sait que les collègues du P/APW, des élus locaux pour la plupart, sont les premiers à piétiner sur ces lois et mettent à l'occasion des chausse-trapes partout. Les efforts ne servent plus à rien. Des organismes de l'Etat s'emploient à changer les choses sans toujours y parvenir. Sonlegaz, à laquelle est souvent fait le « reproche » de trop être « indulgente » avec des pratiques qui lui portent préjudice en premier, fait remarquer que ses agents ne peuvent plus affronter une population remontée contre tous les symboles de l'Etat. La collectivité nationale souffre de cette situation et seuls les « bougres » payent la facture toujours salée. Une gestion hasardeuse ne se donnant pas souvent le temps de la réflexion est mise en évidence par ceux qui habitent ce gros bourg qu'est devenu Alger. Le constat n'est pas récent puisque la « ville » en fut soumise depuis la deuxième moitié des années 1960. Mais les natifs d'Alger, les Algérois « de souche » en sont aussi responsables, eux qui ne cessent de mettre en évidence la présenced'improbables « vachers », « étrangers à nos coutumes » venus de ces « bleds perdus ». Ces gens, assènent-ils, les soumettent à leur diktat des et ne font guère cas des règles de l'urbanisme. Du destin d'Alger, personne ne s'occupe, pas même ces « autochtone ». Et l'Etat ? Absent, alors qu'une pédagogie doit être menée pour rendre Alger aux « siens ».