Deux individus prétendant être dirigeants du MSP Batna ont tenté de corrompre le gardien du MOB Doukha. Hier, les deux personnes ont été présentées au procureur de la République. L'affaire de corruption présumée de joueurs du MO Béjaïa par deux individus la veille de la rencontre MOB-MSPB de vendredi a fait le tour des rédactions. Les faits. En début de semaine, deux individus originaires de Batna prennent langue avec le keeper du MOB, Doukha, pour « arranger l'issue du match MOB-MSPB », précise un observateur local. Le joueur en informe ses dirigeants. Ensemble, ils conviennent de tendre une souricière aux deux correspondants. Rendez-vous est pris entre ces derniers et le joueur pour « finaliser le projet ». Mardi, les trois hommes se retrouvent dans un salon à Tichy pour « arrêter les grandes lignes de l'arrangement du match à l'insu des dirigeants du club de la ville de Béjaïa », souligne un proche des Crabes. La discussion est lancée. Soudain, des dirigeants et proches du club (MOB) surgissent et mettent fin de manière mouvementée aux conciliabules. Les deux hommes qui s'étaient présentés à Doukha comme des dirigeants du MSP Batna sont pris à partie. En quelques secondes, le lieu paisible quelques instants auparavant se transforme en un espace de pugilat. Les services de sécurité interviennent promptement et acheminent les deux parties au commissariat. D'après les informations recueillies dans l'entourage des Vert et Noir, il semble que « les deux hommes venus de Batna voulaient arranger l'issue de la rencontre MOB-MSPB au profit des visiteurs. Ils ont choisi Doukha comme intermédiaire pour convaincre trois autres joueurs du MOB pour lever le pied vendredi en contrepartie d'une somme d'argent conséquente. Tout peut être vérifié dans l'enregistrement qui a été remis aux juridictions compétentes (police et justice) », affirme un confrère béjaoui. Le pactole proposé aux quatre joueurs tournerait autour de deux millions de dinars par tête. Ici, il faut saluer la conduite exemplaire de Doukha qui a refusé de céder au chant des sirènes qui assassinent le football algérien. Telle une traînée de poudre, cette affaire a rapidement fait le tour du pays. Les supporters du MOB ont manifesté leur soutien à Doukha et aux dirigeants à travers des appels téléphoniques aux intéressés. Les deux corrupteurs présumés ont été placés mardi en garde à vue à la sûreté urbaine de la daïra de Tichy. Hier, ils ont été présentés au procureur de la République. Jusqu'à hier, aucune réaction n'a été enregistrée ni du côté des instances du football (FAF et LNF), ni du club mis en cause par ceux qui ont fait échouer la tentative présumée de corruption de joueurs du MOB. Interrogé sur les suites de cette affaire, un responsable d'une des deux structures citées ci-dessus a répondu : « Maintenant que l'affaire est entre les mains de la justice, laissons celle-ci l'instruire. Si la responsabilité du club mis en cause est avérée, la réglementation sera appliquée dans toute sa rigueur. Il y va d'abord de la crédibilité de nos structures qui sont les garants du respect des règles et de l'ethique du football. » Justement, les services administratifs des instances et structures du football (fédération, ligues interrégions et régionales) vont être sollicités à des fins de vérification pour savoir si les deux hommes font partie officiellement du MSPB. Cette information est d'une importance capitale pour les suites qui seront données à cette affaire. Ceux qui mènent l'enquête trouveront la réponse à cette interrogation au niveau de la Ligue interrégions. Le nom d'un des deux corrupteurs présumés figure sur la liste des dirigeants du MSPB transmise à la Ligue interrégions comme « président du centre de formation des jeunes du MSPB », indique une source proche de cette structure. Si l'instruction menée à Béjaïa conclut à la tentative de corruption, le MSPB risque gros. Voici ce qu'énonce l'article 18 du code disciplinaire des règlements généraux de la FAF : « La corruption ou tentative de corruption et/ou influence est sanctionnée comme suit : Suspension de deux ans avec proposition de radiation à vie et une amende de 50 000 DA au(x) dirigeant(s). Rétrogradation du club en division immédiatement inférieure et amende de 100 000 DA. En outre, la structure concernée peut engager des poursuites judiciaires à l'encontre de l'auteur de cette infraction. »
