Le groupe parlementaire du MSP a déposé mercredi sur le bureau de l'assemblée une proposition de loi relative à la dépénalisation du délit de presse. A la veille de la célébration de la Journée internationale de la liberté de la presse, les députés MSP ont saisi cette opportunité pour relancer les autorités sur une proposition déjà formulée lors de la précédente législature. Le MSP est une formation politique qui s'est positionnée contre l'emprisonnement des journalistes pour leurs écrits et les imams pour leurs prêches. Les députés de ce parti ont voté en 2003 contre le projet de loi renfermant ces deux articles et ont déposé tout de suite après une proposition de loi demandant leur abrogation. Une demande qui n'a jamais vu le jour. Le bureau de l'APN ne s'est jamais prononcé sur la question et les députés n'ont à aucun moment été destinataires d'un courrier stipulant le rejet ou la recevabilité de la demande. « Nous avons conclu que l'APN n'a pas reçu d'ordre d'en haut pour actionner la machine portant sur le sujet en question, d'où le mutisme des responsables de cette institution », a souligné M. Issad, président du groupe parlementaire du MSP. La proposition n'a donc pas pris le cheminement énoncé dans le règlement intérieur de la chambre basse et est restée pendant de longues années dans les tiroirs des gestionnaires de l'assemblée. Il y a lieu de rappeler que lorsqu'un projet de loi est déposé au niveau du bureau de l'APN, ce dernier a pour première mission de le transmettre au gouvernement qui doit se prononcer sur le dossier après un délai de deux mois. S'il accepte et approuve la proposition, il fera part de cette réponse au Parlement qui en informera les concernés et réunira par là même la commission spécialisée en la matière, à savoir les affaires juridiques. Le rapport sera exposé et débattu par la suite en plénière. « Nous ne demandons que l'application de la loi. Nous avons exprimé une demande, nous voulons une réponse palpable. Il est de notre avis très grave, inacceptable et dramatique qu'en 2008 le gouvernement algérien et la justice algérienne prononcent des peines d'emprisonnement contre des journalistes ou des imams », a regretté M. Issad qui fera remarquer que le monde a évolué sensiblement aujourd'hui et ces pratiques sont révolues. « La liberté d'expression est l'élément vital pour la construction de toutes les sociétés basées sur les principes de démocratie. C'est à travers une presse libre, indépendante qu'un pays avance et se développe », a soutenu notre interlocuteur qui espère voir cette proposition prise en charge.