Les structures de la future union pour la Méditerranée (UPM) et la répartition des « postes » entre Etats membres ne sont pas encore tranchées, rectifie le conseiller de presse à l'ambassade de France à Alger, Bertrand Sirven, dans une déclaration à El Watan. Interrogé sur les informations rapportées par un journal arabe basé à Londres selon lesquelles le fauteuil de président de l'union pour les pays du Sud reviendrait au président égyptien Hosni Moubarak et que le Maroc hériterait du secrétariat général alors que la Tunisie accueillerait le siège de cette union, notre interlocuteur dément formellement ce vrai-faux partage des rôles. « Il n'y a rien d'officiel jusqu'à présent, ce ne sont que des spéculations dans la mesure où ces questions seront discutées et tranchées le 13 juillet prochain à Paris », affirme M. Sirven. Tout en reconnaissant que l'Egypte « est très engagée » dans le dossier, il explique que ces décisions seront prises au terme de la rencontre au sommet qui verra la participation des chefs d'Etat de tous les pays du pourtour méditerranéen. « On ne peut pas distribuer des postes avant même la tenue de la première réunion de cette union », note à juste titre le conseiller de Bernard Bajolet, révélant que l'Algérie est également « très active » dans le processus de création de l'union pour la Méditerranée, contrairement à ce que pourrait faire croire les déclarations des officiels algériens plutôt réservées sur la question. Interrogé sur les raisons de l'annulation à la dernière minute de la visite en Algérie du ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, le diplomate a tenu à démentir catégoriquement l'hypothèse d'un froid qui aurait enveloppé à nouveau les relations entre Paris et à Alger. « Il n'y a pas de quoi s'alarmer, c'est juste un contretemps du calendrier et M. Kouchner viendra en Algérie avant juillet prochain », assure M. Sirven évoquant les agendas des deux ministres, algérien et français, qui ne permettent pas cette visite. Pour lui, le « report » du crochet algérois de Bernard Kouchner n'a donc rien de « politique ». Il en veut pour preuve que les relations entre les deux pays « sont bonnes » et que le Premier ministre, François Fillon, effectuera une visite en Algérie « avant la réunion du 13 juillet prochain à Paris. » Mais avant cela, Bernard Kouchner viendra en éclaireur pour sonder avec son homologue, Mourad Medelci, les intentions algériennes par rapport au contenu de l'union pour la Méditerranée et bien sûr préparer le terrain au Premier ministre de son pays. Le chargé de presse de l'ambassade de France brandit par ailleurs le séjour en Algérie d'il y a dix jours du conseiller de Bernard Kouchner pour convaincre qu'il n'y a pas de crise entre Paris et Alger. Ce cadre du Quai d'Orsay s'était « longuement entretenu » avec Mourad Medelci, tient-il à souligner.