Cette rencontre, la première du genre, organisée sous le patronage de la wilaya de Biskra, à l'initiative de la direction de l'environnement, en collaboration étroite avec un directeur central, représentant le ministère des affaires religieuses et des waqf, vise en réalité à impliquer davantage les « hommes de religion », en l'occurrence les 300 imams de la région des Ziban, dans une défense active de l'environnement et du développement durable. Dans son intervention, D. Belloum Alkama a mis en relief les divers aspects de cette approche avant-gardiste de son ministère et de la wilaya de Biskra. Il soulignera que la défense de notre patrimoine vital et la protection de l'environnement et du développement durable n'incombent pas aux seuls agents de l'administration, mais devraient requérir la participation positive de tout un chacun, à commencer par ceux qui sont attentivement écoutés par la population, à savoir les imams, dont la compétence oratoire et la force de persuasion ne sont pas à démontrer. De son côté, le représentant du ministère des affaires religieuses et des waqf déclare à ce propos : « Nos enfants et petits-enfants méritent qu'on leur laisse en héritage un environnement meilleur que celui dans lequel nous vivons actuellement, une nature, don de Dieu, agressée par toutes sortes de pollutions engendrées par l'activité des hommes peu soucieux des torts et des préjudices qu'ils causent à autrui, et dont ils seront redevables devant l'Eternel… » Notons, par ailleurs, que le débat a été serein, quoique animé et franc, vu que pour certains, parler de politique environnementale, ou de politique tout court dans l'enceinte d'une mosquée, c'est « la yajouz » ! Heureusement que pour d'autres, la maison de Dieu est l'endroit le plus approprié pour tout aborder, même les sujets tabous. En outre, un imam dira : « C'est maintenant que nous prenons conscience des problèmes touchant la planète, quand on parle d'épuisement des ressources ou de réchauffement climatique ; c'est l'être humain qui, contrairement à toutes les autres créatures, est le seul à blâmer. Cependant, nous ne l'accablerons nullement dans nos prêches et autres dourouss, mais tenterons de le convaincre, d'une manière pédagogique ». Et un autre d'ajouter : « Le prophète (QLSSSL), qui était l'ennemi juré de tous les excès, réduisait, en puisant dans la mer et dans les oueds, sa consommation d'eau pour ses ablutions, au strict nécessaire… Nous devons le prendre comme exemple ». Quoi qu'il en soit et à la fin de cette rencontre, unique en son genre, les recommandations de ce séminaire ont mis en exergue d'une part, l'aspiration de tous les participants à mettre en pratique le programme concocté conjointement par les deux ministères pour la préservation de l'environnement, et d'autre part l'engagement solennel devant Dieu des imams de la région des Ziban de ne ménager aucun effort pour persuader leurs ouailles du bien-fondé de la lutte contre tout ce qui, de près ou de loin, participe à la dégradation du cadre de vie du citoyen et de son environnement .