La décision de la délocalisation du chantier naval flottant « Aziz », accosté depuis plus de trois ans au niveau du quai n°1 jouxtant la brise -lames du port commercial d'Arzew, est entrée en vigueur hier, à deux heures du matin. « Les préparatifs du transfert de cet atelier nautique vers la base navale de Mers El Kébir ont commencé en février dernier, vu que l'opération se fait en plusieures étapes, selon l'étude préalable faite sur le système de remorquage, effectué par le service concerné », apprend-on de sources autorisées. A cet effet, quatre remorqueurs appartenant à l'Entreprise Portuaire d'Arzew, représentant une puissance de 7 000 chevaux, ont été mobilisés pour assurer la mission du transfert. Le retard qu'accusait l'opération est dû en premier lieu aux changements climatiques qu'a connus la région, surtout que l'analyse préliminaire a démontré que la réussite de l'opération se base sur deux facteurs principaux, à savoir la météo et la préparation du remorquage. Ainsi, des contacts ont été établis avec les responsables du service météorologique pour s'informer régulièrement sur le temps qui convient à la mission. « Le transfert de cette digue flottante, considérée comme un danger réel qui pouvait causer une catastrophe maritime et détruire toute l'enceinte portuaire d'Arzew, permettra de renforcer la capacité d'accueil de l'infrastructure portuaire d'Arzew », a-t-on appris. Notons que ce chantier géant de 200 mètres de long, de 410 mètres de large et de 20 mètres de hauteur, avec une coque pouvant atteindre les 15 mètres de profondeur, a gêné pour bien longtemps la navigation maritime au niveau de cette infrastructure portuaire, jouant le rôle de leader dans l'économie du pays. D'ailleurs, c'est ce qui a été soulevé par le service de la capitainerie dans les maintes correspondances adressées au ministère des Transports. Lors de l'ouverture du procès du dock flottant au tribunal de Mostaganem, de nombreuses questions ont plané sur ce procès et l'affaire a défrayé la chronique nationale à la suite du refus opposé par la direction générale des douanes algériennes quant à la remise en service et la réception de ce chantier naval flottant. Officiellement, les douanes algériennes, qui s'opposaient au dédouanement de ce dock flottant, ont avancé des arguments relatifs à « une surévaluation au niveau du prix de revient du dock flottant ». Il y a lieu de signaler que ce chantier naval, qui a été acquis auprès de la société ukrainienne « Pallada » et construit par la société « Kherson State Plant », au prix de 29,33 millions d'Euros, pèse près de 21 000 tonnes. En outre, l'Algérie dépense annuellement des milliards en devises fortes dans les réparations navales.