A peine six mois après son installation à la tête de la direction du secteur sanitaire de Djelfa, Messaoud Guettal vient d'être muté à Aïn Oussera, dans la même wilaya. Le nouveau directeur qui vient de cette même daïra sera installé demain. « Je ne comprends pas une telle décision d'autant que les améliorations que j'ai pu apporter au secteur ne sont pas négligeables lorsque l'on connaît le lourd passif de cette institution. Mon seul souci était d'appliquer la loi », nous dira le directeur partant. Pour les médecins que nous avons rencontrés, la surprise est de taille. « Rien ne laissait présager ce changement. Seules les divergences qui sont apparues dès le départ entre lui et le directeur de wilaya de la santé publique pouvaient être à l'origine de cette mutation », nous ont-ils confié, désabusés, ajoutant : « De nouveaux équipements ont été acquis dans le cadre du budget supplémentaire, le service des urgences est en pleine réhabilitation, la discipline a été instaurée et nous n'avions pas à nous plaindre côté communication. » Aussi, si les uns parlent de « complot », les autres dénoncent la passivité du directeur du secteur. « Il a privilégié sa carrière, négligeant la mission qui lui a été confiée, à savoir le redressement de la situation », nous expliquent des cadres de la santé publique. Le DSP que nous avons tenté de contacter est resté injoignable. Il y a lieu de noter que la gestion anarchique de l'hôpital de Djelfa a été à l'origine de plusieurs scandales signalés au cours des deux années écoulées. La promotion du tribalisme a été longtemps favorisée par la constitution d'alliances et la création de clans visant des intérêts personnels au détriment de l'intérêt général, selon le personnel du secteur et qui précise que cet hôpital a plus que jamais besoin de responsables compétents et surtout intègres. Les autorités de la wilaya, qui ont proposé ce changement pour des raisons évidentes, n'ignorent certainement pas la question. Le lourd passif et la gestion du secteur qualifiés dernièrement de catastrophiques par le premier responsable de la wilaya seront-ils bien pris en charge par la nouvelle direction ?