Belhadjar Saïd, âgé de 26 ans, a troqué ses études contre des bottes et un blouson pour s'occuper de la terre et des troupeaux d'ovins et de bovins. Ayant acquis, par ses propres moyens, une petite ferme en plein abandon dans la périphérie de la localité de Hennaya, le jeune éleveur, qui voit ses ambitions revues à la baisse, se confie timidement : « J'ai commencé mon activité avec deux vaches laitières, maintenant j'en possède dix, en plus de neuf veaux et des génisses. » Sa production journalière s'élève à 220 litres par jours qu'il livre à la Laiterie Lalla Maghnia. Voulant faire mieux, il a demandé une aide à la chambre d'agriculture de Tlemcen pour l'achat d'autres vaches, mais pour toute réponse, il a reçu un niet catégorique. « Je travaille dans une ferme, dans le cadre d'une concession de 99 années, mais cela ne me permet pas de bénéficier de matériels, d'aliments ou d'autres avantages. J'emplois avec moi des jeunes, mais avec toutes les entraves, je risque de tout laisser tomber », dit-il désarçonné. Il reconnaît, cependant, que le fournisseur des aliments de bétail lui « facilite la tâche en avançant les aliments et en n'exigeant pas le payement à l'avance. » Pour la subvention de la production du lait, M. Belhadjar préfère que l'Etat « octroie des aides en aliments plutôt qu'en espèces ». Avec 40 têtes d'ovins et dix vaches laitières, cet éleveur producteur ne demande, enfin, qu'un peu de considération et d'encouragement pour être plus productif et plus compétitif. « Je suis un jeune créateur d'emploi et producteur, n'est-ce pas le désir des hautes autorités de l'Etat ? », s'interroge-t-il en conclusion.