Technicien supérieur en santé et production animale, Saïd Belhadjar continue d'élever ses troupeaux d'ovins et de bovins dans l'indifférence totale. Eleveur et producteur de lait depuis 2001, Saïd, 28 ans, continue de travailler à perte et de pomper le peu d'argent que possède son père hadj Nacer. Mais, jusqu'à quand ? « Je n'ai pas bénéficié d'un centime de l'Etat, j'ai besoin de subventions pour développer mon activité et m'en sortir parce que j'ai contracté énormément de dettes pour acheter des vaches », dit-il, quelque peu découragé. Heureusement qu'il n'achète pas les aliments de bétail. « On les fabrique nous-mêmes, précise-t-il fièrement, et inutile de lui demander la recette. La ferme contenant trois hangars et deux parcs est devenue trop étroite pour ses bêtes (14 vaches laitières, 5 génisses, 4 veaux et 30 moutons) ». Saïd loue également une écurie à Mansourah. Et puis, oubliant ses tracasseries, il s'enorgueillit : « Mes vaches donnent entre 25 à 35 litres de lait par jour ». Reconnaissant, il déclare : « Heureusement aussi que la SARL El Alf de Aïn Fezza nous aide en n'exigeant pas le payement à l'avance ».