La mise en place d'un réseau intranet gouvernemental est à un taux d'avancement de 80%. Le e-gouvernement est de plus en plus une réalité dans le monde. Il consiste en l'utilisation par l'Etat des nouvelles technologies pour assurer la marche régulière des services publics tant pour son fonctionnement interne qu'en faveur des usagers. Il ne s'agit pas du gouvernement « traditionnel » auquel on aurait rajouté l'internet, mais d'un processus radical de changement de la manière dont l'Etat travaille et communique. Les pays les plus avancés en matière d'ouverture, d'efficacité du secteur public et de déploiement de l'administration en ligne sont aussi parmi les premiers en termes de performances économiques et de compétitivité. Cette corrélation entre compétitivité nationale, force d'innovation et qualité des services publics démontre que dans l'économie mondiale améliorer l'administration est un impératif concurrentiel. Plusieurs pays sont avancés dans ce domaine (Canada, Singapour, Egypte et Emirats arabes unis). Les Nations unies établissent un modèle en cinq étapes pour mesurer l'état de préparation. Une présence émergente sur le réseau par le biais d'un site officiel, d'un portail d'accès national ou d'une page d'accueil officielle, liens avec les ministères, les institutions locales, régionales ou avec les ramifications gouvernementales n'ayant pas de fonctions exécutives, l'information y est statique et basique. Ensuite, on passe à la présence accentuée : les services en ligne sont renforcés et incluent des bases de données ainsi que des archives ou des sources d'accès à l'information (registres de lois et de règlements, rapports, lettres électroniques). La troisième étape est la présence interactive : possibilité de télécharger des documents en ligne, liens sécurisés, possibilité de signature électronique, des services audio et vidéo sont proposés. Juste après viennent la présence transactionnelle et la présence en réseau ou l'établissement d'une relation entre le gouvernement et les utilisateurs de services électroniques se fondant sur les informations, le savoir et les services fournis par les institutions publiques. Où en est-on en Algérie ? Force est de reconnaître qu'on est en retard. La mise en place d'un réseau intranet gouvernemental est à un taux d'avancement de 80%. « Les projets pilotes de e-gouvernance engagés récemment dans le secteur de l'éducation (e-école) et dans les collectivités locales (e-commune) sont le prélude à la production de contenus en ligne à grand volume », a souligné Boudjemaâ Haïchour, ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication. Pour mener à bien cette tâche, le gouvernement s'est doté d'un outil, à savoir la e-commission, dont le rôle est de promouvoir le développement des TIC, afin de faciliter la vie quotidienne des citoyens et de créer les conditions de modernisation et de rentabilisation des entreprises. Après avoir établi l'état des lieux, la e-commission avait défini, fin 2004, un plan d'action qui couvre la période 2005-2010 et qui prévoit un accroissement très significatif du nombre de clients à la téléphonie fixe, à la téléphonie mobile, à l'ADSL, conjugué avec des réductions de frais d'accès ou de droits d'usage. Pour traiter ce sujet, l'Association algérienne des technologies de l'information (AITA) animera une conférence le 7 mai prochain à Alger, un événement sponsorisé par IBM Algérie.