Un programme pour aider les adolescents à « ne pas entrer dans l'engrenage du tabac » et « faire renoncer ceux qui ont déjà commencé à fumer » a été lancé cette année dans cinq collèges d'enseignement moyen (CEM), par l'association d'aide aux malades (ADAM). Intitulé « Classes sans tabac », ce programme vise ainsi à lutter contre le tabagisme qui est en augmentation chez les jeunes a t-on expliqué. Le projet a été initié par deux membres de l'Association d'aide aux malades (ADAM), les Prs Merad et Skander. Il a rapidement reçu le soutien de deux laboratoires pharmaceutiques, Pfizer et Biopharm, de l'association le Souk et de la Ligue de prévention et de sauvegarde de la jeunesse et de l'enfance (Lpsje), en plus des inspections de l'Education nationale, du ministère de la Jeunesse et des Sports, du ministère de la Santé et de l'Unicef. Le champion algérien de natation, Salim Ilès, a accepté de parrainer ce projet. Des adolescents entre 11 et 14 ans fument ou consomment du tabac à chiquer, selon ADAM. Le projet « Classes sans tabac » ambitionne de réaliser un impact durable et significatif en Algérie sur le nombre de jeunes consommant du tabac, sur l'âge du début du tabagisme, sur l'intensité de la consommation, etc. Tous ces facteurs auront, à terme, des répercussions favorables sur la mortalité due au tabac. Pour ce faire, le projet donne la possibilité aux adolescents de réfléchir et de s'exprimer sur l'influence de leur entourage par rapport au tabac et sur « la manipulation organisée par les multinationales qui profitent de la libéralisation des échanges pour accroître leur présence dans des pays où les politiques de lutte contre le tabagisme sont insuffisantes, tout en ciblant particulièrement les jeunes ». Ce programme a été appliqué dans le courant de l'année scolaire 2007/2008, dans trois collèges d'Alger (Les 5 Innocents, Ali Mellah et Mohamed Racim) et deux collèges de la wilaya de Tizi Ouzou (Ali Hamoutène à Tizi Ouzou et Boukersi à Azazga). Au total, 24 classes et 800 élèves ont été concernés par l'action. Dans le cadre de ce programme, un concours est organisé chaque année dans les collèges concernés, dans lequel les élèves s'engagent par un « contrat collectif » à ne pas consommer de tabac, au moins pendant la durée du concours (janvier-fin avril). Un « élève responsable » désigné au sein de chaque classe qui concourt, doit informer tous les mois l'association sur les rapports de sa classe avec le tabac. « Ce contrat est basé sur la confiance », a souligné ADAM. Les élèves sont également invités à « développer des œuvres créatives » sur le thème. « Pour un monde sans fumée ». Il peut s'agir de dessins, d' affiches, de jeux divers, de pièces de théâtre, de chansons, de poèmes ou de textes. Pour cela, Les collèges bénéficieront d'un financement qui leur permettra de réaliser leurs travaux et les meilleures créations seront récompensées par un jury à l'occasion de la célébration de la Journée mondiale sans tabac, le 12 juin, ajoute l'association. Pour l'année scolaire 2008/2009, il est prévu de doubler le nombre de classes impliquées dans le projet. En effet, outre celles qui auront participé au concours la première année, de nouvelles classes s'inscriront au concours en 2008/2009. Il y aura ainsi environ 800 nouveaux élèves, soit 1600 élèves au total. A signaler que « Classes sans tabac » est une adaptation en Algérie du programme européen de même nom (Smoke free class) développé actuellement dans vingt-deux pays et soutenu depuis de longues années par la Commission européenne, a souligné l'association. (voir site www.classesnonfumeurs.org).