L'usage du tabac est en nette progression dans notre pays où près de 40 % des adolescents âgés de 11 à 14 ans fument ou consomment du tabac. C'est d'ailleurs ce qui a justifié le lancement, en septembre de l'année dernière, d'un projet «Classes sans tabac». Inspiré d'un projet européen de prévention du tabagisme intitulé au niveau international «Smoke Free Class», le projet version Algérie, devenu opérationnel au début de l'année en cours, a pour objectif d'influer de manière significative sur la population jeune et son usage du tabac. En termes plus clairs, il vise à aider les jeunes à ne pas entrer dans l'engrenage du tabac et à faire renoncer ceux qui ont déjà commencé, en les incitant à réfléchir et à s'exprimer sur l'influence de leur entourage par rapport au tabac. Il tend également à les sensibiliser sur la manipulation organisée par les multinationales qui profitent de la libéralisation des échanges pour accroître leur présence dans des pays où les politiques de lutte contre le tabagisme sont insuffisantes, en ciblant particulièrement les jeunes. Le programme «Classes sans tabac» a été initié par deux professeurs (Merad et Skander), membres de l'Association d'aide aux malades (ADAM), avant de recevoir le soutien des ministères de l'Education nationale et de la Santé et celui de l'Unicef. Il a été introduit à titre expérimental au début de l'année scolaire en cours dans trois collèges de la capitale (les 5 Innocents, Ali Mellah et Mohamed Racim), et dans deux collèges de la wilaya de Tizi Ouzou (Ali Hamoutène et Boukersi). Ce qui fait au total 24 classes et 800 élèves qui sont concernés par ce programme. Pour la prochaine année scolaire, il est prévu de doubler le nombre de classes impliquées dans le projet. De nouvelles classes rejoindront, en effet, ce programme avec 800 autres élèves, ce qui amènera le nombre d'élèves inscrits à ce projet à 1 600. Quant aux activités proprement dites, elles se situent dans l'engagement des classes impliquées à être non consommatrices de tabac pendant la durée de l'année scolaire concernée. Les élèves sont motivés à travers leur responsabilisation dans ce programme qui leur demande de mettre en avant leur créativité, et par la récompense qui couronnera le respect de leur engagement. Il y a lieu de mentionner que les meilleures œuvres remporteront des prix lors d'un gala qui sera organisé le 16 juin prochain à la salle Harcha. R. M.