Le terrorisme et la criminalité organisée figureront en bonne place parmi les questions qui seront au centre de la visite de travail qu'effectuera le ministre de l'Intérieur français, Mme Michèle Alliot-Marie, à Alger et Tlemcen, ces lundi et mardi, à l'invitation de son homologue algérien, Noureddine Zerhouni. Deux préoccupations qui font l'objet d'une coopération bilatérale « étroite » et « confiante ». Paris : De notre bureau Mme Alliot-Marie sera reçue par le président Bouteflika, mardi matin au palais d'El Mouradia et aura un entretien avec M. Zerhouni lundi après-midi au Palais du gouvernement. Elle se rendra ensuite à la résidence Djenane El Mithaq où elle prononcera une allocution devant des présidents d'Assemblées populaires communales et des chefs de daïra, selon le programme de la visite de la ministre communiqué par le service de presse de son ministère. Michèle Alliot-Marie et Nourredine Zerhouni évoqueront le « renforcement » de la coopération bilatérale en matière d'antiterrorisme et de lutte contre la criminalité organisée, indique-t-on de source proche du ministère de l'Intérieur français. En visite à Paris début octobre 2007 à l'invitation de Michèle Alliot-Marie, Nourredine Zerhouni avait affirmé qu'entre les parties algérienne et française « la construction de la confiance se fait de manière positive. Cela nous amène à développer la coopération dans tous les domaines ». « Nous nous félicitons d'avoir construit une confiance dans un domaine aussi sensible que la sécurité, tout est possible pour le reste. Chaque partie trouvera son intérêt. » Le ministre français de l'Intérieur avait appuyé aussi sur « des relations d'amitié et de confiance entre nos deux pays et nos deux ministères ». « Notre partenariat se décline à tous les niveaux, à un niveau stratégique, avec nos collaborateurs, dans le domaine du renseignement, aussi au niveau de ce qu'on peut faire dans une meilleure compréhension des uns et des autres », avait également déclaré Mme Alliot-Marie. Tandis que M. Zerhouni avait fait mention d'« échanges sur des problèmes sensibles qui nous concernent. Nos analyses sont très proches, notamment en ce qui concerne la sécurité de nos deux pays et de la région ». C'est donc un nouveau jalon de cette coopération qui sera apporté à cette coopération à la faveur de la visite de Mme Alliot-Marie en Algérie qui se rendra aussi mardi après-midi à Tlemcen où elle assistera au siège de la sûreté de la wilaya à une présentation sur la criminalité transfrontalière et sur le programme de développement de la police nationale algérienne. Mme Alliot Marie recevra lundi en fin de journée des représentants de la communauté française à la résidence de France et dînera ensuite avec des membres de la société civile algérienne. Elle retrouvera son homologue algérien pour le petit déjeuner mardi et procédera ensuite à la signature de la convention de financement du FSP sécurité civile au siège de la direction générale de la Protection civile. Les deux ministres animeront ensuite une conférence de presse à la direction générale de la Protection civile. Par ailleurs, en sa qualité de ministre chargé des cultes, Mme Alliot-Marie s'entretiendra lundi en fin d'après-midi avec Bouabdellah Ghlamallah, ministre des Affaires religieuses et des Wakfs (habous) à la résidence Djenane El Mithaq. Cet entretien interviendra alors que se joue à Paris le devenir du Conseil français du culte musulman (CFCM), une instance laborieusement mise en place par Nicolas Sarkozy en 2003, alors ministre de l'Intérieur, et dont les prémices avaient été dessinés par Jean-Pierre Chevènement. En effet, quelle crédibilité pour un CFCM sans la Fédération nationale de la grande mosquée de Paris. Celle-ci a décidé, à l'issue d'une réunion extraordinaire au siège de la grande mosquée de Paris, regroupant les fédérations régionales (huit), élargie à des personnalités et des dirigeants d'associations de ne pas participer aux élections du CFCM du 8 juin prochain. Cette décision annoncée hier dans une conférence de presse par Dalil Boubakeur, président de la FNGMP et du CFCM, est motivée par le fait que les critères présidant à l'élection des délégués au CFCM (basés sur le nombre de mètres carrés de surfaces des lieux de culte), contestés par la FNGMP depuis la création du CFCM, « réduit injustement la représentation de la première communauté de France (algérienne) liée historiquement et cultuellement à la longue histoire de la France avec l'Algérie », souligne un communiqué de la FNGMP.