La Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH) vient d'appeler l'ensemble des corps consulaires et organisations onusiennes et les ONG humanitaires à « porter assistance à Kaddour Errami, ressortissant marocain en situation précaire et inconfortable en Algérie ». Entré légalement en Algérie en mai 2005 par la Libye, pays où il s'était réfugié après avoir fui clandestinement le Maroc en 2004, Kaddour Errami avait introduit une demande d'asile auprès des autorités algériennes et de la représentation du Haut commissariat aux réfugiés de l'ONU. « Cette demande est restée sans effet », a révélé la LADDH, précisant qu'Errami avait bénéficié d'une modeste allocation pécuniaire qui a été suspendue sans explication. « Errami soutient qu'il ne peut rentrer dans son pays craignant d'être exposé à des persécutions des autorités en raison de ses opinions politiques. Il ne bénéficie pas d'un statut de résident en Algérie et ne peut donc exercer un emploi (...). Depuis le 6 avril dernier, son passeport est venu à expiration, il ne peut se déplacer ou quitter l'Algérie pour un autre pays », a indiqué la LADDH, qui a ajouté que les démarches entreprises pour lui refaire son passeport au niveau du consulat général du Maroc ont échoué et que la garantie d'un retour dans son pays, avec un sauf-conduit et sans crainte de représailles, n'a pu être obtenue au niveau de la représentation diplomatique. Pour la LADDH, Errami constitue un cas de « détresse humanitaire » et à ce titre elle a appelé à ce qu'il lui soit « trouvé un refuge sous d'autres cieux ». Se joignant à cet appel, le centre régional de la Fédération internationale des journalistes a alerté les autorités algériennes sur la gravité de l'état de santé d'Errami qui souffre de plusieurs maladies lourdes, accentuées par une dépression psychologique, et les a interpellées sur ce qu'il a qualifié de refus d'une assistance à personne en danger de mort. Le centre a également exhorté les autorités du consulat marocain à délivrer à Errami un passeport et à lui garantir les conditions d'un retour normal dans son pays.