En visite à Alger, cette ONG est à l'écoute de tous les protagonistes. Comme cela était prévisible, la Ligue algérienne pour la défense des droits de l'Homme (Laddh) a rencontré hier une délégation d'Amnesty International. Celle-ci était conduite par son chef, M.Roger Clark alors que la délégation de la Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme était présidée par Me Ali Yahia Abdennour en personne. Le drame des disparus de la décennie sanglante, la question des détenus politiques et les violations des droits de l'Homme ont été au menu de la rencontre. C'est en tout cas, ce qui ressort du communiqué rendu public à l'issue de la rencontre, par l'organisation de Me Ali Yahia Abdennour. Dans ce document, la Laddh se dit «attachée à l'universalité des droits de l'Homme», et indique avoir «souligné (à ses interlocuteurs d'Amnesty International) que la situation des droits de l'Homme en Algérie est indissociable du régime politique en place, autoritaire et totalitaire». Dans le détail, le communiqué précise que les discussions entre les deux ONG ont porté sur «le drame des disparus, aussi bien les disparus enlevés par les forces de sécurité que ceux enlevés par les groupes armés». Autre sujet évoqué lors de cette rencontre, «la question des détenus politiques», sur laquelle il est mentionné que «la Laddh a réitéré la nécessité de la libération de tous les détenus politique et d'opinion». Enfin s'agissant des événements de Kabylie, l'organisation non gouvernementale algérienne «a dénoncé toutes les violations des droits de l'Homme commises dans cette région», et dit avoir constaté «l'absence de la justice et le règne de l'impunité». Autrement dit et pour dépasser toutes ces dérives, «la Laddh considère que le respect des droits de l'Homme passe inévitablement par la démocratisation de la vie publique».En somme, Amnesty International, qui n'est pas venue en Algérie depuis novembre 2000, et qui a entamé la semaine dernière une visite d'une dizaine de jours dans notre pays, va entendre les versions de tous les protagonistes qui prennent en charge le dossier des droits de l'Homme en Algérie. C'est ainsi que la délégation de cette ONG dont le siège se trouve à Londres va être reçue dans les prochains jours, par le président et les membres de la Commission nationale consultative de protection et de promotion des droits de l'Homme (Cncppdh). Il s'agit aussi pour cette ONG, qui a des sections locales dans plus d'une centaine de pays de par le monde, de convoquer une assemblée générale de sa section algérienne pour son éventuel renouvellement et d'actualiser et compléter son rapport mondial annuel qui sera bientôt rendu public et abordera bien évidemment l'Algérie.