Par une porte antique de l'ancienne Cirta, capitale de la Numidie, reproduite sur l'accès de la salle principale du musée national Cirta de Constantine, les organisateurs de l'exposition « L'Algérie Numide » ont voulu recréer cette ambiance spécifique aux villes de l'époque, pour de nombreux visiteurs. Ces derniers ont assisté, jeudi dernier, à l'ouverture solennelle d'un évènement culturel marquant le début de cette année 2008. Bien que cette exposition soit programmée dans le cadre de la manifestation Alger, capitale de la culture arabe 2007, clôturée officiellement le 24 janvier, elle n'a pas manqué de drainer un public nombreux, et avide de curiosités. Le rendez-vous, que le musée abrite jusqu'au 10 avril, demeure quand même unique en son genre. Outre le fait qu'elle soit organisée pour la première fois à Constantine, après avoir séjourné en 1997 en Allemagne et en 2007 à Alger, l'exposition est une synthèse élaborée de toutes les étapes de l'histoire du royaume numide. Plus de deux cents pièces archéologiques s'y trouvent exposées. Si la plupart des objets font partie de la précieuse et très riche collection du musée national Cirta, qui demeure l'un des plus importants d'Afrique, on peut trouver, notamment, des pièces provenant du musée des antiquités d'Alger, de ceux Zabana d'Oran et Tipaza. Un aménagement important de la salle principale du musée et des couloirs a été conçu pour la mise en valeur de certaines parties du patrimoine archéologique de la Numidie, principalement les objets découverts dans le tombeau funéraire de Massinissa, situé à 16 km de la ville de Constantine. Alors que l'exposition demeure un fait inédit pour les profanes, dont certains ont foulé pour la première fois le sol du musée, plusieurs choses ont été dites par des spécialistes en marge de l'évènement. Si le nom de Tiddis, qui revient à chaque fois durant la visite guidée, organisée lors de l'inauguration, est encore méconnu, celui d'André Berthier demeure le plus grand inconnu de cette exposition. Pourtant, l'homme, qui fut à l'origine de toutes ces découvertes, méritait au moins un hommage.