Deux jeunes architectes made in Algeria, parmi les 30 finalistes d'un grand concours international. Et il ne s'agit pas de n'importe quelle épreuve d'encouragement, mais d'une véritable compétition organisée par le prestigieux Institute for Advanced Architecture of Catalonia (IaaC), sis à Barcelone, patrie de maints grands architectes, et aujourd'hui à la pointe de la discipline. Le concours, ouvert aux architectes et étudiants, ainsi qu'aux concepteurs du monde entier, portait sur des propositions pour « la construction de logements autonomes, dans lesquels l'accent sera mis sur l'exploitation de la capacité des gens à construire leur propre foyers en particulier par l'utilisation des technologies numériques ». Un sujet à la fois passionnant et difficile, typique des enjeux contemporains de l'architecture. Pas moins de 1100 candidats, originaires de 90 pays, ont soumis 255 projets à un jury comprenant vingt-six personnalités de premier plan issus de treize pays : le Hollandais Ben Van Berkel, directeur du Staedelschule Frankfurt am Main (Allemagne) ; le Chinois, Yung Ho Chang Chine, responsable du département d'Architecture du MIT (USA) ; le Serbe Branko Kolarevic, professeur à l'university of Calgary (Canada), etc. Nos jeunes représentants, fraîchement diplômés de l'Ecole polytechnique d'architecture et d'urbanisme d'Alger, Aniss Mezoued et Toufik Sebki, (respectivement en 2007 et 2005, avec mention excellent), ont présenté un projet centré sur l'habitat dans les zones sahariennes d'Algérie. Intitulé Kheïma, le projet se penche sur les conséquences de l'abandon de l'architecture traditionnelle et le recours à de nouvelles méthodes et matériaux comme la brique et le béton, tous deux inadaptés au milieu naturel et à la culture locale, sans compter leur coût. Leurs propositions ont séduit le jury dans cette première phase de sélection. Bravo à nos deux finalistes. Quel que soit le résultat final, ils auront confirmé que de réels talents d'architectes existent en Algérie, à contre-courant des pratiques - celles des décideurs en premier lieu - qui hélas, marginalisent ce métier et contribuent à diffuser massivement de la laideur et de l'irrationnel,.