Au cours de ces dernières années, la Daïra, cette entité administrative déconcentrée de l'Etat, relais entre l'organe exécutif de la wilaya et la commune, qui a pour principales missions d'animer, de coordonner l'exécution des projets communaux, s'est vue conférer des tâches supplémentaires qui se sont avérées entravant pour l'accomplissement de ses attributions. Et au centre de ces difficultés, remarquent les administrés, il y a d'abord les guichets de dépôt de dossiers pour l'obtention de pièces d'identité et de passeports, qui sont situés à l'intérieur au lieu d'être à l'extérieur de la bâtisse, inaugurée il y a quelques années et dont on reconnaît, aujourd'hui, selon les avis unanimes, que sa conception architecturale ressemble à n'importe quel édifice sauf à une administration publique. En plus, et à titre d'exemple, le renouvellement du permis de conduire périmé- alors qu'il ne s'agit pas de la perte du document- reste toujours assujetti à la présentation du certificat de capacité réclamée par voie administrative (récente mesure) par ces mêmes services à ceux de la wilaya. Et l'obtention du permis de conduire peut durer au moins deux mois, compte tenu du volume de travail des agents. Mais le transfert des dossiers de logements sociaux de la commune à la Daïra en 2004 a encore aggravé sa situation et perverti ses prérogatives initiales car travaillant avec « des moyens réduits et un personnel insuffisant et souvent mal formé », confie un fonctionnaire de l'ancienne Daïra. Les agents de service font face chaque jour à la cohue et déploient de grands efforts pour contenir la vague humaine constituée de postulants au logement social. A l'intérieur, la foule s'agglutine autour d'un immense comptoir qui coupe la salle en deux, où trône en plus un immobilier déposé à même le sol barricadant l'accès des requérants aux bureaux des fonctionnaires. Des protestations et vociférations fusent de partout, suivies de tentatives d'apaisement des agents de service dépassés et en état de nervosité. Devant un tel spectacle qualifié « d'affligeant » par le visiteur, peut-on continuer encore à parler de l'accueil de l'administré, de l'information de celui-ci, des obligations de l'administration ou encore de l'amélioration de la qualité de la prestation ? Dispositions pourtant fixées par le décret 88-131 du 4 juillet 1988 organisant et régissant les rapports entre l'administration et l'administré, fait savoir à juste titre un ancien cadre d'une administration publique. Plusieurs responsables locaux ignorent jusqu'à l'existence du décret précité, ajoute-t-il.