Huit syndicalistes de l'entreprise des industries électrotechniques de Fréha sont en grève de la faim depuis mercredi dernier, suite au licenciement d'un chef de service au motif de cumul d'absences. Tout en exigeant la « réintégration du cadre abusivement licencié », la section syndicale demande « la reconnaissance de l'exercice du droit syndical et du statut de partenaire social au syndicat de l'entreprise ». Les grévistes de la faim se sont installés dans le hall du bloc administratif de l'entreprise et l'on a signalé deux évacuations à l'hôpital d'Azazga durant le week-end. Le licenciement du chef du service laboratoire central et métrologie n'a été que la « goutte qui a fait déborder le vase », indique le secrétaire général du syndicat d'entreprise, M. Boudjema. Dans la déclaration rendue publique, le syndicat indique que « le renouvellement de la section syndicale et l'émergence d'une vision des rapports qui doivent régir les relations entre l'employeur et le partenaire social, la direction de l'entreprise a multiplié les manœuvres et les pressions afin de contraindre les syndicalistes à renoncer à l'exercice du droit syndical. La direction a franchi la ligne rouge en procédant au licenciement d'un cadre dont les compétences et le dévouement au travail ne sont pas à démontrer ». Lors d'une réunion tenue samedi au siège de l'entreprise entre le PDG, des représentants de l'UGTA et des élus locaux, la direction s'est engagée à prendre en charge les différentes revendications du syndicat. Dans le PV de réunion, il est mentionné la « réintégration de Idir Smaine au poste d'ingénieur ». Contacté par nos soins, M. Idir considère cette solution comme « humiliante ». Il dira : « La réintégration prouve que le licenciement était abusif, mais je demande à reprendre mon poste initial. Il n'y a pas motif de me rétrograder parce qu'il n'y a eu ni faute professionnelle ni faute disciplinaire. Je n'ai pas été destinataire d'un quelconque avertissement ou rappel à l'ordre avant la décision de licenciement, et il y a moins de 13 jours d'absence comme prétendu par la direction. » De son côté, le PDG de l'entreprise, M. Akliouat, affirme que les textes ont été respectés et que les « mises en demeure concernent une absence et non le cumul d'absences ». Il ajoutera : « J'ai reconsidéré ma position pour raison humanitaire suite à la grève de la faim et dans l'intérêt de l'entreprise et de sa stabilité. » Le directeur affiche en outre son « entière disponibilité pour un dialogue avec le partenaire social pour la prise en charge des revendications socioprofessionnelles des travailleurs ». Le représentant de l'union de wilaya de l'UGTA, M. Limani, admet qu'il y a eu « confusion » sur le point relatif à la réintégration de M. Idir et annonce un nouveau déplacement au niveau de l'entreprise pour reprendre le dialogue et aboutir au dénouement du conflit.