Considérée comme l'une des plus belles écoles algériennes de formation en football, la JSM Skikda a pu, au terme d'une saison mouvementée, réaliser le vœu cher à des milliers de Skikdis, à savoir une accession tant attendue en superdivision après quatre années passées dans le purgatoire de l'interrégions. En effet, la JSMS avait connue la rétrogradation lors de la saison 2004, lorsque le système d'une deuxième division régionale (Est, Centre et Ouest) fut abandonné au profit de l'actuelle superdivision, provoquant la chute de plusieurs équipes en divisions inférieures. Avant cela, la dernière apparition des « V » noirs dans une division II nationale (unifiée) remonterait à la fin des années 1980. Le club, pris en main en début de saison par le président Fakhet, aujourd'hui en prison à cause de problèmes de chèques sans provision, a pu se ressaisir et remonter la pente juste après l'intronisation de l'actuel président Djakrif Aziz, à une journée de la fin de la phase aller. L'équipe était alors classée cinquième, à sept points du leader. Par ailleurs, avec les grèves répétées des joueurs, tout le monde pensait que la JSMS allait encore une fois rater sa saison. Le président Djakrif nous dira à ce sujet : « J'ai trouvé à mon arrivée une équipe complètement démobilisée, où les joueurs étaient pratiquement en grève depuis un mois et demi. Une indiscipline totale caractérisait le groupe. Il m'a fallu apporter alors de la rigueur mais aussi de la confiance à travers les engagements que j'avais pris envers les joueurs concernant leur dû. Côté technique j'avais décidé de faire appel à Bouzidi que je connaissais très bien et dont la méthode de travail correspondait à ma vision ». En effet, le coach Bouzidi, principal artisan de l'accession de l'USM Sétif l'an dernier en DII et avant elle celle du MSPB, était tout indiqué pour permettre aux Skikdis d'atteindre leur but. Dès son installation, Bouzidi n'a pas tardé à influencer le groupe en imposant une rigueur sans faille aux joueurs. Les retards aux entraînement et au regroupement, même pour un simple déjeuner, n'étaient plus tolérés, le moindre faux pas était passible de sanctions. Les résultats n'ont pas tardé à venir et à une journée de la fin du championnat, la JSMS est en avance de 11 points sur son poursuivant direct, comptabilisant 56 points engrangés grâce à 17 victoires plus 5 nuls concédés avec à la clé la meilleure ligne d'attaque (44 buts) et la meilleure défense (16 buts encaissés). Russicada n'a été défaite qu'à cinq reprises. L'entraîneur, qui voulait créer un véritable esprit de groupe, a réussi dans cette tâche. Bouzidi nous dira à ce sujet : « La situation était catastrophique, car j'avais des joueurs qui ne jouaient plus depuis quelque temps, à cause des grèves répétées. L'urgence était alors de remédier à cette défaillance physique mais il fallait instaurer de la discipline à un groupe complètement disloqué. Aussi, la confiance qu'a pu inspirer le président Fakhet m'a aidé à entreprendre un travail psychologique avec le groupe. J'ai profité aussi de certaines périodes de trêve, qui sont tombées à pic, afin de parfaire la condition physique des joueurs. » Interrogé sur ce qui a pu constituer le tournant dans cette course à l'accession, le coach skikdi répondra : « Notre match gagné à Aïn Beïda contre l'USMAB a été le tournant de la saison et c'est là que j'ai pu réaliser que rien ne pouvait nous arrêter. L'équipe avait gagné en maturité. » Concernant son avenir à la JSMS, Bouzidi le conditionne par sa collaboration avec l'actuel président, avec qui, dit-il, « l'entente est parfaite et on se rejoint dans les idées ». Le président, quant à lui, n'a pas encore décidé de rempiler. Il dira à ce sujet : « Je vais appeler à une AGO pour le 21 de ce mois et là j'exposerai ma vision pour l'avenir, car beaucoup de choses, surtout sur le plan managérial et environnemental du club, doivent changer. »