L'équipe skikdie a trouvé au bout de l'effort une récompense amplement méritée. Après une éternité passée dans «l'enfer» de l'Interrégions, la JSM Skikda a officiellement accédé en division2 de football et les supporters, sur un nuage depuis quelques jours, ne cachent pas leur bonheur ornant la ville de dizaines de banderoles dans les avenues de l'antique Rusicada. Avant même la fin du championnat interrégions (groupe Est), les ‘'V noirs'', auteurs d'un bon parcours et aidés par la méconnaissance des règlements du NCMagra, rejoignent ainsi l'antichambre de l'élite, après quatre années de disette. Ils se mettent ainsi légitimement à rêver d'exploits dignes des générations de footballeurs de grand talent enfantés par la cité qui a vu naître un pur produit de l'école de football locale, le regretté Aïssa Draoui. Si de nombreux supporters saluent la performance de leur équipe et rendent hommage à leurs joueurs, d'autres, tout aussi nombreux, n'omettent pas de souligner le rôle prépondérant du staff technique conduit par Youcef Bouzidi dans la conquête du titre. Apprécié aux quatre coins de l'Algérie, connu pour ses qualités de meneur d'hommes, Bouzidi a déjà prouvé ses compétences en contribuant à l'accession au palier supérieur d'équipes comme le NA Hussein-Dey, le MO Bejaïa, le MSP Batna et l'USM Sétif. Appelé à la rescousse à l'aube de la saison 2007-2008, après le départ de Rafik Rouas, Bouzidi parvint à redresser la barre en réinstaurant la discipline au sein du groupe et en redonnant, surtout, une âme à l'équipe. Cela s'est parfaitement matérialisé au cours de l'ultime match disputé par les Skikdis sur leur terrain, lorsque les co-équipiers du talentueux gardien Makhlouf avaient battu, en y alliant l'art et la manière, le Hilal de Chelghoum Laïd par 2 buts à 0. Ce succès, acquis avec beaucoup de panache, avait transformé le stade Hammoudi-Hamrouche, plein comme un oeuf, en une arène de liesse, des milliers de supporters y faisant la fête, en communion avec les joueurs, durant de longues heures, après le coup de sifflet final. ‘'En arrivant à Skikda, j'ai trouvé de jeunes joueurs pétris de qualités et qui ne demandaient qu'à être sérieusement pris en mains'', souligne le coach Bouzidi, se félicitant du ‘'répondant'' de ses poulains qui ont su ‘'cravacher dur et mouiller le maillot''. Pour le président du club, M.Aziz Djakrif, ‘'l'accession n'a pas été aussi facile qu'on peut l'imaginer en se référant à notre avance au classement général''. ‘'Personne, à l'entame de la saison, ne donnait cher de la peau de la JSMS au regard des embûches en tous genres qui se dressaient sur son chemin en plus des difficultés financières'', a t-il souligné. Les choses, par bonheur, sont peu à peu rentrées dans l'ordre grâce, surtout, affirme encore le président, à ‘'l'aide des autorités de la wilaya et à l'entreprise publique qui sponsorise le club''. L'objectif assigné à l'équipe étant atteint, la JSMS s'attellera, après quelques semaines de repos bien mérité, à la préparation d'une saison en division2 qui s'annonce bien difficile. Chez les supporters skikdis, on ne jure dorénavant que par un ‘'retour rapide parmi l'élite''. Peu soucieux du caractère quelque peu prématuré d'une telle affirmation, un jeune supporter pense que le plus dur était de ‘'se dépêtrer de l'enfer de l'interrégions''. La JSM Skikda, qui a longtemps constitué un authentique vivier pour le football national et qui a permis l'éclosion de noms comme Oudjani, Bouchache, Saheb, Boukikaz ou, plus près de nous, Draoui et Naïm, a eu ses heures de gloire. D'abord en 1967 lorsqu'elle atteignit la finale de la Coupe d'Algérie (perdue 0-1) face à l'Entente de Sétif sur une réalisation de Kermali, puis en 1987 quand elle accéda en nationale1. ‘'Rattraper le temps perdu'' revient comme un leitmotiv dans la bouche de tous les supporters d'un club prestigieux qui n'a pas fini, le président Aziz Djakrif se dit ‘'intimement convaincu'', de faire parler de lui.