Un groupe de travail est à pied d'œuvre pour l'élaboration d'un texte de loi régissant les activités des agences immobilières. Le dixième anniversaire de la création de la Fédération nationale des agences immobilières (FNAI) a été célébré hier au siège de l'ISGP de Bordj El Kiffan. Le programme de cette journée a été riche en communications axées principalement sur des thèmes en rapport avec les activités des agences immobilières. Une convention entre l'ISGP et la FNAI a été signée pour permettre aux adhérents de cette dernière de suivre auprès de l'ISGP des stages de mise à niveau. Noureddine Moussa, ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, qui a assisté à l'ouverture, a exhorté les agences à se professionnaliser de plus en plus et à se débarrasser de la réputation de « semsar du coin ». Il a même demandé aux membres de la Fédération de « débusquer ceux qui ne se conforment pas à la déontologie », une manière de mettre la balle dans leur camp. Il faut dire que les agences immobilières sont un dossier ouvert sur la table du ministre qui veut mettre de l'ordre dans cette corporation. Dans son intervention devant le Sénat, il a indiqué qu'un groupe de travail est à pied d'œuvre pour l'élaboration d'un texte de loi régissant les activités des agences immobilières dont le nombre a atteint 5147 agences immobilières recensées à travers le pays à la fin février 2008. A la faveur des enveloppes financières estimées à 300 milliards de dinars, affectées à la réalisation de logements et à l'aménagement urbain, et des textes législatifs qui seront appliqués prochainement dans le secteur de l'immobilier, les agences immobilières, a poursuivi le ministre, se verront attribuer de nouvelles missions autres que la médiation dans les opérations d'achat et de vente, de location ou d'échange de biens immobiliers. Il s'agit de la gestion et de la réhabilitation des quartiers et des agglomérations, du renouvellement du parc national du logement et du gardiennage et de la maintenance des logements. Hacène Djebbar, président de la FNAI, n'a pas fait dans la nuance : « Profitant du vide juridique et de représentation professionnelle, les malhonnêtes se sont vite installés et ont engendré de par leur mauvais comportement un climat de méfiance et de rejet de l'agent immobilier aussi bien par le citoyen que par l'administration. » Abdelhakim Aouidat, vice-président et chargé de la communication de la FNAI, a suggéré de « créer un climat de confiance pour rendre service à l'activité en général et à nos clients en particulier ». Au lendemain de l'indépendance, seuls quelques agents immobiliers existaient, l'activité elle-même n'était pas intéressante du fait que les biens à vendre ou à louer étaient directement gérés par les organismes publics. L'activité a connu son épanouissement lors des événements douloureux engendrés par le terrorisme, vu les besoins croissants et urgents de logements ou locaux commerciaux en zones urbaines. La construction de nouveaux logements par les privés et la vente des logements gérés par les OPGI ont permis la création de nouvelles agences immobilières installées sans aucune règle ou aptitude professionnelle. L'arrivée des sociétés étrangères et le besoin en locaux des sociétés nationales ont accentué le phénomène. La FNAI souhaite développer ses relations avec le ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme par la création, entre autres, d'une banque de données sur le coût du mètre carré (m2) vendu ou loué par ville et grand quartier, demandes d'achat ou de location de logement ou de terrain et demandes de vente ou de mise en location de logement ou terrain.