Le temps pluvieux aidant, les visiteurs de ce 5e Salon national du livre, pour son premier jour qui coïncide avec le jeudi, n'a pas connu une grande affluence. L'information n'a pas bien circulé, dira un éditeur qui espère que, pour les jours suivants, les visiteurs seront plus nombreux. Quelque 46 éditeurs ont pris place dans le hall principal de la Bibliothèque nationale, exposant leurs derniers ouvrages mais aussi des livres édités à l'étranger. Outre l'exposition-vente des livres, plusieurs activités culturelles ont été au programme de cette première journée du Salon. Ainsi, une conférence a été animée dans la matinée dans la salle bleue de la BN par Fatima Zohra Guechi, de l'université de Constantine, lors de la présentation de son ouvrage Constantine, à l'époque de Salah Bey. L'après-midi a surtout été marqué par la présence de plusieurs auteurs dans les différents stands au cours des ventes-dédicace, créant ainsi des passerelles entre les lecteurs et les auteurs. Dans le stand Anep, M. Kamel Bouchama a signé un ouvrage consacré à Messaâdia. Au stand Casbah, Rachid Tridi et Mohamed Magani avaient signé respectivement Du soleil sur Montréal et La guerre se meurt. Côté livres, il faut dire qu'il n'y a guère de nouveauté, le paquet ayant été mis lors du Salon international du livre d'Alger en septembre passé, sauf la parution de l'ouvrage de Mehdi Acherchour, Lui, le livre, paru chez Barzakh, ou encore celui de Nassira Belloula Conversation à Alger, paru chez Chihab. Côté prix, les avis divergent pour l'instant. Les livres restent relativement chers et cela concerne surtout ceux exportés comme les livres de Poche ou Pocket qui attirent beaucoup de lecteurs, notamment pour leurs prix qui devraient être moins chers que les autres. Pour revenir à la production nationale, les essais prennent toujours le dessus sur la littérature proprement dite et même dans cette catégorie, le choix reste limité au vu des sujets traités. L'intérêt de certaines maisons d'éditions ne reflète forcément pas celui des lecteurs qui s'intéressent plus à des sujets sociaux culturels ou a des chroniques politiques qu'à des livres de complaisance dont regorgent ces derniers temps nos librairies. Il est pratiquement impossible de trouver un roman, un recueil de nouvelles ou de poésies dans certaines maisons d'éditions algériennes pourtant capables d'éditer ce genre de littérature. Elles devraient justement jouer un rôle dans ce domaine au regard de leurs capacités et moyens, et je citerais pour exemple Anep et Enag. Ceci dit, un Salon du livre reste un haut lieu de culture, de partages et de découvertes. Il suffit de prendre le risque de ne pas contourner les stands mais d'y pénétrer pour trouver forcément ce que l'on cherche. Outre le livre parascolaire, scientifique ou encore politique, la nouvelle génération d'auteurs algériens, romanciers et nouvellistes, est de qualité, il suffit de s'y intéresser pour découvrir une littérature foisonnante. Ainsi, les organisateurs du Salon ont tenu à faire de cette manifestation un espace où se rencontrent écrivains et éditeurs pour débattre des questions se rapportant notamment à l'édition, la publication et la traduction. Pour sa part, la Bibliothèque nationale compte organiser plusieurs conférences à la Salle bleue. Celle de vendredi matin, “Albert Camus et les intellectuels algériens”, a été animée par le Pr Mohamed Lakhdar Mouagal, Aïcha Kessoul et Malika Kebbas, ou encore pour ce samedi,“À quoi sert la philosophie des sciences pour le citoyen maghrébin ?”, animée par le Pr Ahmed Chebchoub de l'université de Tunis. Pour dimanche, “La chaîne du livre en Algérie, approche pragmatique pour la résolution du problème”, une conférence qui sera animée par Belaïd Med Chérif. N. B.