La toute nouvelle unité de production fromagère, qui a servi de cadre, le 13 du mois en cours, à la célébration du 6e anniversaire de la création de la laiterie Grouz, constitue une étape cruciale dans le cursus de cette petite entreprise qui, en dépit des aléas et des embûches, s'est adaptée aux contrecoups des mutations économiques, et leur corollaire, les terribles effets de la donne concurrence. En présence des producteurs-collecteurs laitiers, des directeurs de la DSA, de la Cnac, du directeur régional de la BADR et de José Alberto Soler, directeur technique de Prolcsa, entreprise espagnole chargée de la fourniture et le montage des équipements spécifiques au traitement du lait, Abdenacer Benhacine, directeur général de Grouz Lait, a annoncé le lancement, en janvier 2009, du premier camembert de la wilaya de Mila. Le fromage pâte molle de type camembert, qui sera commercialisé à cette échéance, sera conçu selon la méthode Hazard analysis critical control point (HACCP) de maîtrise des produits alimentaires, soit une production à risque « zéro ». En pleine expansion, la laiterie Grouz est passée de 658 000 l/an, collectés en 2000, à plus de 8 millions en 2007. Il en est de même pour les éleveurs et collecteurs de lait qui sont présentement et respectivement de l'ordre de 310 et 31, alors qu'en 2000 leur nombre ne dépassait pas les 100 éleveurs et 3 collecteurs de lait. Moteur incontestable de développement de la filière lait, la laiterie Grouz, à la faveur de la mise en service de sa nouvelle unité d'extension, réalisée moyennant un investissement de 600 millions de dinars (équipements y compris), permettra, en plus d'une capacité théorique de transformation de 100 000l/j de lait en poudre, d'accroître la capacité de traitement de 50 000l/j supplémentaires, et partant, générera, selon A. Benhacine, « près de 500 emplois indirects et une vingtaine de postes de travail qui viendront s'ajouter à une trentaine d'emplois stables déjà existants ». En matière de commercialisation, la laiterie Grouz couvre plus de 60% des besoins de la wilaya, mais exporte en même temps une part de sa production de lait pasteurisé vers trois à quatre wilayas de l'Est du pays. L'importation de 25 vaches laitières, dans le cadre des exploitations agricoles collectives (EAC), au profit de la ferme-pilote Mechri Salah (Oued Athmenia), et l'acquisition de dizaines de têtes de cette espèce bovine par des groupes de jeunes promoteurs ayant bénéficié de crédits bancaires dans le cadre de la microentreprise, participent à la volonté des différents partenaires d'insuffler une réelle dynamique d'industrie laitière dans la région. « C'est précisément dans cette juste optique que nous nous attelons à instaurer une culture de traçabilité afin de produire une gamme fromagère de qualité », a noté A. Benhacine. Et d'ajouter : « Sur les 30 000 l de lait cru collecté, nous suivons l'itinéraire de production d'à peine 6 000 l ». La trentaine de producteurs ayant exposé leurs préoccupations vis-à-vis des coûts élevés des aliments de bétail, peuvent, en revanche, se décliner comme une contrainte qui, par manque de stratégie des pouvoirs publics, risque de fausser la donne.