Photo : Zoheir Par Samira Imadalou Les groupes publics activant dans l'industrie agroalimentaire n'ont pas échappé à la privatisation comme ce fut le cas pour d'autres secteurs industriels. Dans ce cadre, la laiterie de Beni Tamou (Blida) relevant du groupe industriel public du lait (Giplait) a été cédée au français Lactalis en association avec le groupe algérien Soummam. La laiterie, qui employait plus de 300 personnes pour produire 120 000 litres de lait par jour pour une capacité de 340 000 litres, est ainsi entre les mains de Lactalis et de Soummam depuis 18 mois après avoir été proposée à la vente en février 2005. Une joint-venture a été créée pour acheter la laiterie au groupe Giplait afin de développer les produits existants de la laiterie et lancer une gamme complète de fromage de la marque Président, fabriquée en Algérie. Quel bilan faire de cette opération de privatisation une année et demi après sa concrétisation ? La question mérite d'être posée sachant que la laiterie a passé une période difficile après la découverte fin 2008 d'une quantité importante de matières premières laitières avariées. Ce qui a mis la laiterie au centre d'un scandale. Face à cette situation, ses responsables ont tenu à rappeler que beaucoup de choses ont été faites depuis son rachat. Selon un communiqué rendu public par le groupe, celle-ci s'est complètement investie dans la filière lait depuis le début de l'année 2008 en s'associant avec l'ensemble des collecteurs et producteurs du centre de l'Algérie qui travaillaient déjà avec elle pour développer la collecte. Pour cela, un programme a été mis en place afin d'apporter un soutien à l'ensemble de la filière : un support technique, une aide à la nutrition du cheptel (complément alimentaire pour bétail et lait d'allaitement pour les veaux), une mise à la disposition à titre gracieux pour les producteurs et les collecteurs de tanks frigorifiques d'une capacité de stockage de 60 000 litres.La laiterie de Beni Tamou a par ailleurs apporté un soutien financier aux éleveurs pour leur permettre d'acheter des vaches et aussi en sélectionnant les meilleures vaches productrices adaptées à l'environnement algérien. Les responsables de cette unité ont également déclaré avoir adhéré à la politique économique agricole algérienne en aidant ainsi le développement de la collecte de lait afin d'éviter l'importation massive de poudre de lait. Et aussi en développant une politique de semences fourragères adaptées au terroir algérien afin d'accroître la production fromagère et éviter ainsi l'importation massive de compléments alimentaires. Dans ce cadre, un plan d'essai d'une nouvelle semence permettant un nombre important de coupes a été mis en place chez trente éleveurs et commence à donner des résultats plus qu'encourageants. Pour cette année, la stratégie va consister à accentuer encore ce plan de développement en utilisant le nouveau dispositif d'aide à la filière lait. Ainsi, un plan d'équipement de tanks frigorifiques est prévu ; une centaine sera à nouveau installée. Côté équipement, des camions citerne spécifiques à la collecte du lait ont été réceptionnés. L'option est également au soutien à l'importation de génisses. Un grand plan de formation technique concernant la tenue des étables, l'hygiène de la traite, l'hygiène du bétail a été mis en place. Il est accompagné d'un plan de formation sur les conduites des troupeaux, sur l'utilisation de la production fourragère et sur l'amélioration de l'utilisation de l'insémination artificielle. Dans la continuité du développement de la nouvelle semence fourragère appropriée au terroir, celle-ci pourra être testée au cours de cette année. Par ailleurs, la laiterie a affiché son adhésion au nouveau dispositif de développement de la filière lait mis en place par le ministère de l'Agriculture. Un programme qui a donné des résultats. La laiterie, qui avait collecté 500 000 litres/mois en 2008, a doublé ce volume pour le porter à la fin de l'année à 1 million de litres/mois. Pour les deux premiers mois de cette année, les efforts de la laiterie, et le nouveau dispositif du ministère de l'Agriculture ont permis d'augmenter la collecte de 60% de la collecte. La quantité de lait cru intégrée dans la production a ainsi atteint 1 600 000 litres durant le mois de février passé. S. I. Projet d'importation de 6 000 vaches pour la wilaya de Sidi Bel Abbès La production laitière à Sidi Bel Abbès sera prochainement renforcée avec l'importation de 6 000 vaches laitières. Une commission à caractère technique et financier a été installée à cet effet. Cette commission, composée de représentants de la chambre du commerce, de la DSA, de la chambre d'agriculture, de banques, de l'institut technique est chargée de suivre l'opération (chambre de commerce et d'industrie de la Mekkera) jusqu'à sa concrétisation. L'importation de 6 000 vaches laitières a pour objectif l'augmentation de la production laitière à hauteur de 64 millions de litres/an. Ces vaches seront réparties à travers 200 fermes à raison de 30 vaches chacune. Des contacts sont en cours avec une société australienne pour la réalisation d'infrastructures d'élevage (étables, écuries) selon des standards internationaux afin de préserver en bonne santé ces espèces animales, a-t-on encore annoncé. Par ailleurs, il sera procédé à la création d'une unité de production de génisses locales, avec l'implantation d'embryons importés, par un personnel qualifié. D'autre part, il a été souligné que ces projets contribueront à la création de quelque 1 400 emplois et la réalisation de plusieurs unités de transformations du lait dans une wilaya considérée comme un bassin laitier important au niveau national.