Le Salon international des équipements et services de l'eau d'Alger (SIEE-Pollutec 2008) a ouvert ses portes, hier, en présence du ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal, qui n'a pas manqué de visiter les différents stands du salon. 274 exposants issus de 19 nationalités participent à cette 4e édition. Le ministre a évoqué l'effort des pouvoirs publics à vouloir développer le secteur en consacrant une enveloppe de 12 milliards de dollars. Au chapitre des projets inscrits dans ce cadre, le ministre a cité les 69 barrages, les transferts d'eau souterraine dont celui de In Salah-Tamanrasset sur une distance de 750 km, la réalisation de dizaines de stations d'épuration pour récupérer 600 millions de mètres cubes par an ainsi que la réhabilitation des réseaux d'alimentation en eau potable (AEP) d'une douzaine de villes algériennes. Ce programme tend, note le ministre, à sécuriser le pays en matière de ressources hydriques jusqu'à l'année 2040. M. Sellal a mis aussi l'accent sur l'importance de la formation des ressources humaines en matière de gestion des projets hydrauliques qui, selon ses dires, nécessite une technologie développée. Par ailleurs, le 4e colloque international, appendice de SIEE Pollutec 2008, consacré autour du thème global « Gestion durable de l'eau : partage d'expériences et approches alternatives » a été inauguré par Zidane Merah, secrétaire général du département de Sellal. Une table ronde a réuni, dans l'après-midi, des experts étrangers et des responsables du ministère des Ressources en eau pour discuter de la bonne gouvernance dans la gestion de l'eau et le partage des idées. Messaoud Terra, directeur à la direction de l'alimentation en eau potable au ministère des Ressources en eau, a reconnu que, malgré les efforts déployés, « beaucoup reste à faire en matière de gestion ». Pour sa part, Pierre Fréderic Téniere-Buchot, vice-président du Programme solidarité eau et gouverneur du Conseil mondial de l'eau, a relevé les défis du développement du millénaire. Se basant sur des chiffres de l'Organisation mondiale de l'eau, il affirme que 1,2 milliard de personnes dans le monde n'ont pas accès à l'eau, dont 30 millions sont issues du sud et de l'est de la Méditerranée. Cette organisation planétaire prévoit, ajoute-t-il, de réduire ce chiffre pour atteindre 600 millions de personnes vers 2015 et le niveau « zéro » à l'horizon 2025. De son côté, Abdelkrim Mechia, directeur de l'Algérienne des eaux (ADE), s'est attelé à expliquer les contours du grand projet du transfert des eaux souterraines (nappe de l'albien) de la région de In Salah vers Tamanrasset sur une distance de plus de 700 km, avec une capacité nominale de 100 000 mètres cubes par jour. Le projet en question, faut-t-il le rappeler, a été inauguré par le président de la République en janvier dernier.