Située au cœur de la ville et à des centaines de mètres du siège de l'assemblée populaire communale, la cité Lararssa (nord), où habitent plus de 300 familles, est, le moins que l'on puisse dire, une zone interdite. Mis entre parenthèses par l'ancienne équipe, n'ayant pas jugé utile de transformer ces chemins montagneux en routes carrossables, le quartier jouxtant le boulevard des entrepreneurs, important axe routier, fréquenté quotidiennement par des milliers de véhicules et de piétons est, faut-il le rappeler une énième fois, infranchissable. Invité par des citoyens qui ont frappé à toutes les portes, on a été « bien accuelli » par un relief accidenté et les ordures ménagères, pas du tout traitées. Comme un malheur n'arrive jamais seul, le lotissement est, depuis 2001, sans éclairage public. En ces lieux, le couvre-feu est décrété dès la tombée de la nuit. « A cause de l'état des routes pitoyable, les chauffeurs de taxis ne desservent pas la cité ; les fournisseurs trouvent moult difficultés à approvisionner les commerçants découragés par une situation qui perdure, à cause de l'état des routes qui isole non seulement une cité du centre-ville mais donne à réfléchir à de nombreux citoyens, détenteurs de projets tels que des crèches, une école privée, des centres commerciaux … », souligne, non sans une certaine amertume, Nadir un résident des lieux assommés par le forfait de l'éclairage. A ce propos, notre interlocuteur dira : « Avec des routes éventrées de partout, il est impossible de mettre le nez dehors, la nuit. Les citoyens, obligés de s'aventurer dans le noir, s'exposent à tous les dangers. Se voilant d'habitude la face avec le récurrent alibi du manque de dotation budgétaire, qui ne tient plus la route, les gestionnaires de la ville doivent mettre le holà, d'autant que l'aménagement urbain est l'autre axe prioritaire des pouvoirs publics qui ne lésinent plus … », conclura notre guide.