Pour les éleveurs, le guépard est une espèce nuisible. Pourtant, les villageois en parlent comme d'une espèce à protéger. Etonnant, non ? Il faut dire que depuis quelques années, nous menons un vrai travail de sensibilisation. Sur le terrain, nous rencontrons les populations, les agents de conservation, pour leur expliquer combien il est important de ne pas le traquer. Les retombées sont-elles déjà perceptibles ? Oui, vraiment. Lors de la première capture, en 2004, les habitants avaient appelé le parc en pensant qu'on les débarrasserait de l'animal. Une fois la fiche technique élaborée, les photos prises, quand on leur a dit qu'il fallait relâcher l'animal, ils étaient vraiment surpris ! Ils nous disaient : « Mais si vous le relâchez ici, ce soir, il reviendra dîner chez nous ! » Alors nous l'avons transporté plus loin pour le libérer. Peu de temps après, un agent a participé à la capture d'un autre guépard. Il a pris des photos et l'a relâché, preuve que le comportement a déjà changé. Les agents de l'Opna dans les villages pourraient aussi vous aider à recenser les populations ? Une équipe de suivi est en train de se constituer avec quatre ou cinq agents, choisis dans les zones où le guépard a été observé. Ils seront encadrés par des ingénieurs et munis de matériel d'observation scientifique et de matériel photo. Nous aurons par exemple des appareils grand angle qui se fixent dans les arbres et prennent un cliché quand un animal passe à proximité. Nous placerons aussi des « piège-photo » près des points d'eau ou dans les endroits où des traces ou des excréments ont été repérés. A la fin de la journée, les agents passeront pour vider les appareils. Cette mission doit donc être confiée à des personnes qui habitent sur place, car il faut séjourner plus d'une semaine dans une zone pour espérer l'apercevoir…