Les éleveurs avaient repéré la famille au début du mois. Quatre guépards – le mâle, la femelle et leurs deux petits – rassemblés autour d'un point d'eau dans la région de la Tefedeste, à 450 km au nord-est de Tamanrasset. Avec l'aide d'un agent de l'Office du parc national de l'Ahaggar (Opna), ils ont pu capturer le mâle en vue de l'étudier puis le relâcher. Une bonne nouvelle pour l'Opna qui sensibilise depuis plusieurs années les éleveurs à la nécessité de ne pas tuer le félin. « Cet été, il fait particulièrement sec et il y a peu de gibier, il est donc plus facile de l'apercevoir près des points d'eau où il guette ses proies. Et quand il ne trouve rien, il se rabat sur les chamelons », explique Farid Ighilahriz, directeur de l'Opna. Classée « en danger » (deuxième degré de menace sur une échelle de cinq allant de « vulnérable » à « éteint ») sur la liste rouge des espèces menacées élaborée par l'Union internationale pour la conservation de la nature, acinonyx jubatus hecki, la sous-espèce de guépard présente en Algérie, est peu connue. On ne sait quasiment rien sur sa population ni sur son comportement. Une nouvelle mission d'observation, composée de spécialistes de la faune sauvage et du guépard, dont l'Algérien Farid Belbachir, chercheur à la Société zoologique de Londres, est prévue début août et devrait aider à la mise en place d'une équipe de suivi. Quatre ou cinq agents, encadrés par des ingénieurs et munis de matériel d'observation scientifique et d'appareils photo, seront ainsi chargés de collecter des informations dans les zones où le guépard a été observé. En attendant que le dispositif se mette en place et en l'absence de données fiables, les captures (celle-ci est la troisième en quatre ans) sont le seul moyen de dresser des fiches techniques sur l'animal. Cette semaine, deux ingénieurs en écologie et un responsable de l'Opna se sont rendus sur place pour le prendre en photo et relever des éléments de description. « Le guépard capturé a été gardé pendant trois jours, dans de bonnes conditions, avec de l'eau et de la nourriture, poursuit Farid Ighilahriz, puis libéré. Après discussion avec les agents du parc, les éleveurs ont accepté que l'animal soit relâché près du point d'eau où il avait été vu, dans un environnement qui lui est familier. »