La capitale des Hauts-Plateaux, qui hume le ballon rond, a passé, jeudi, l'une de ses plus longues nuits. La performance des camarades de Raho qui ont, pour la deuxième année consécutive, gagné la Champion's League arabe, en est la cause. Aïn Fouara qui retenait, à l'instar des villes, bourgs et bourgades d'Algérie, son souffle, explose au coup du sifflet final de l'arbitre koweïtien, lequel venait, et sans le savoir, de donner le coup de starter à une grande liesse. Comme l'année dernière à la même époque, jeunes ou moins jeunes, hommes et femmes, filles et garçons, sont sortis dans la rue pour donner libre cours à leur incommensurable bonheur, façonné par une bande de jeunes qui ont su hisser haut l'étendard national. La séculaire Aïn Fouara, qui a bien mérité son 10e toast, a été envahie par des centaines de milliers de fans qui ont, des heures durant, chanté et dansé à l'honneur de ces garçons qui avaient auparavant honoré le pays. Les pleurs de joie se sont entremêlés avec les youyous des femmes et les klaxons des voitures. Cette ambiance, qui s'incruste pour la deuxième année consécutive, s'installe petit à petit dans une cité qui prend désormais goût aux prouesses de son club phare, qui devient le premier club arabe à conserver le titre pour la deuxième année consécutive. « En dépit des coups bas, l'Entente qui n'a bénéficié d'aucun régime de faveur a été une nouvelle fois au rendez-vous. On ne trouve pas les mots pour exprimer les sentiments qui m'animent en pareille circonstance, car l'émotion est à son paroxysme », dira Nori Camacho, un inconditionnel de l'Aigle noir, qui a été, le temps d'un match de football, le dénominateur commun entre les enfants de cette belle et féconde Algérie. « La victoire de jeudi est celle de tout un peuple, sachant que les supporters de tous les clubs algériens se sont déplacés à Blida qui n'a vraiment pas usurpé sa réputation de ville des Roses. Jeudi, Blida a été une belle rose ; la position de ses habitants fera date », souligne notre interlocuteur, qui précise : « L'Entente confirme qu'elle est la formation des grands rendez-vous, car elle n'a perdu aucune des dix finales disputées. Ce titre possède une saveur particulière sachant qu'il coïncide avec le 50e anniversaire de sa création en 1958. » Ce sentiment est partagé par bon nombre d'Ententistes qui demandent aux dirigeants de valoriser ce titre, de continuer dans la même lancée et d'éviter les erreurs de la saison précédente. Cela dit, l'antique Sitifis, qui n'a pas dormi le week-end, se pare pour accueillir, aujourd'hui, les héros qui ont su gagner une rencontre pas comme les autres…